Le politicien ivoirien Aboudramane Sangaré, 71 ans, un proche de l’ancien président Laurent Gbagbo, est décédé samedi à Abidjan. Il est mort « des suites d’une courte maladie » a déclaré à l’Agence France Presse Franck Anderson Kouassi, le secrétaire national à la Communication du Front populaire ivoirien (FPI, opposition).

Présenté comme le « gardien du temple », M. Sangaré dirigeait la faction dissidente du FPI qui avait élu en août dernier, Laurent Gbagbo, jugé à La Haye pour crimes contre l’humanité, à la tête du parti. M. Sangaré occupait les fonctions de vice-président et président par intérim du FPI.

Le 10 octobre encore, il avait organisé une conférence de presse à la résidence de Laurent Gbagbo pour demander « à tous ses militants et sympathisants partout sur l’ensemble du territoire, à tous les démocrates et à l’ensemble des Ivoiriens, de s’abstenir de prendre part à ces élections-piège du 13 octobre 2018 ». Il était le leader de cette aile du FPI.

Créé par Laurent Gbagbo, le FPI traverse une crise qui oppose deux camps rivaux. Pascal Affi N’Guessan, 65 ans, actuel président du parti, est contesté par le camp rival d’Aboudramane Sangaré.

Premier ex-chef d’État remis à la CPI, Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il est jugé par la CPI pour « crimes contre l’humanité » présumés commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3 000 morts en Côte d’Ivoire.