Au troisième et dernier jour de sa visite au Vietnam, le premier ministre a inauguré un centre de santé français à Ho-Chi-Minh-Ville, la capitale économique du pays. / KAO NGUYEN / AFP

La France « ne met rien sous le tapis » sur le sujet des droits de l’homme au Vietnam communiste.

En visite dans le pays, le premier ministre français, Edouard Philippe, a affirmé ce dimanche 4 novembre que le sujet était abordé « dans les forums qui vont bien, de la façon dont nous avons toujours procédé ».

Selon une source proche des discussions, la question des droits de l’homme a été abordée « dans le cadre des entretiens » entre Edouard Philippe et les dirigeants vietnamiens vendredi, au premier jour de sa visite. « L’attention des autorités vietnamiennes a été appelée sur une liste de cas individuels », a précisé cette source à l’AFP.

Une centaine de prisonniers politiques

Le Vietnam, qui ne compte aucun média indépendant et est dominé par les communistes conservateurs depuis 2016, s’est doté d’une nouvelle loi sur la cybersécurité qui limite encore davantage la liberté d’expression.

Le texte, qui entrera en vigueur en janvier 2019, oblige les plates-formes du Web à retirer tout commentaire considéré comme une « menace à la sécurité nationale » et à stocker les informations personnelles et les données des utilisateurs.

Une centaine de personnes ont été emprisonnées en 2017 pour des raisons politiques, d’après Amnesty International, et une cinquantaine de militants et blogueurs ont déjà été condamnés cette année, selon un décompte de l’AFP.

Les groupes de défense des droits de l’homme craignent que la répression s’accélère avec l’arrivée à la présidence du pays du secrétaire du Parti communiste, Nguyen Phu Trong.

Visite à Dien Bien Phu

Edouard Philippe devait quitter le Vietnam dimanche soir au terme d’une visite qui l’a vu décrocher pour dix milliards d’euros de contrats et accords commerciaux, dont 5,7 milliards pour l’avionneur européen Airbus.

Samedi, il s’était rendu sur le site de Dien Bien Phu pour honorer la mémoire des soldats français et vietnamiens de la guerre d’Indochine. « Il me semblait qu’il était utile de regarder notre passé commun de façon apaisée », a-t-il alors dit.

C’est la deuxième fois seulement depuis la terrible bataille de 1954 qu’un haut responsable français se rend sur le site de Dien Bien Phu.