Caché derrière les portes des laboratoires depuis quelques décades, l’écran pliable devrait faire sa première incursion dans le monde réel des smartphones avant cette fin d’année 2018 grâce à Royole, un fabricant d’écrans installé aux Etats-Unis, à Hongkong et en Chine.

Son étonnant FlexPai ressemble à une tablette 8 pouces qu’on peut plier en deux pour la transformer en un smartphone à écran 5 pouces, à quelques millimètres près. Particulièrement épais et lourd (320 grammes), ce smartphone ne s’annonce pas nécessairement plus pratique au quotidien qu’un smartphone classique. Mais il laisse entrevoir un futur rêvé où smartphones et tablettes ne font qu’un.

Le Flexpai est disponible en précommande depuis le 31 octobre pour les consommateurs chinois ainsi que pour les concepteurs de logiciels. Selon le fabricant, les premiers exemplaires seront livrés avant la fin de l’année. La commercialisation en Occident devrait avoir lieu dans la foulée.

Replié, l’écran du FlexPai forme un U. / ROYOLE

Samsung et Huawei sur les rangs

Royole s’offre la primeur d’un produit qui fait fantasmer les technophiles depuis les premières promesses de Samsung, qui remontent au moins à 2012. La maturation de ce produit pourrait d’ailleurs aboutir à un premier mobile flexible du fabricant coréen dans les prochains mois, car selon les déclarations à NBC du PDG des smartphones Samsung, DJ Koh, sa conception serait proche d’être finalisée.

Selon le quotidien japonais Nikkei, un autre géant de l’électronique, le géant chinois Huawei travaillerait à la commercialisation d’un smartphone pliable en 2019. D’autres fabricants comme Lenovo et Microsoft ont publiquement admis travailler sur des prototypes. La course semble bien lancée, et Apple surveille probablement ces protagonistes d’un coin de l’œil. Ses laboratoires ont récemment déposé plusieurs brevets relatifs aux écrans et batteries flexibles.

La question de la robustesse

Reste une série de questions clefs qui conditionnera la réussite de cette nouvelle classe d’appareils. Seront-ils suffisamment plats pour être glissés en poche ? Leur poids sera-t-il raisonnable ? Et surtout, les parties flexibles de leurs écrans seront-elles suffisamment solides pour résister aux chocs et aux griffures ?

Samsung semble conscient de cette dernière appréhension. L’entreprise a publié la vidéo d’un écran flexible martyrisé par les coups d’une massue et vanté la résistance de cet écran aux tests des laboratoires Underwriters. L’histoire de l’électronique est pavée de produits prometteurs qui ont disparu prématurément, elle incite à la prudence. Il est impossible, aujourd’hui, de prédire si les écrans flexibles envahiront prochainement le quotidien du grand public.