Les présidents russe Vladimir Poutine et américain Donald Trump ici en juillet 2017 lors d’une rencontre en marge du sommet du G20 à Hambourg en Allemagne. / SAUL LOEB / AFP

Ce devait être l’un des grands moments diplomatiques en marge des cérémonies parisiennes commémorant le centième anniversaire de la fin de la première guerre mondiale. Le sommet prévu entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine n’aura finalement pas lieu.

« Ils vont certainement se rencontrer… Mais en effet, les circonstances ont un peu changé. Le format multilatéral des événements consacrés au centenaire de la fin de la première guerre mondiale ne permet pas d’organiser une rencontre approfondie des deux présidents », a déclaré, mardi 6 novembre, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, en précisant que les deux dirigeants « se verront dans les couloirs et décideront eux-mêmes quand cette rencontre grand format aura lieu ».

Le quotidien russe Kommersant avait affirmé plus tôt que cette annulation avait été faite « à la demande » d’Emmanuel Macron, qui « n’a pas voulu que le sommet russo-américain éclipse les événements consacrés au centenaire de la fin de la première guerre mondiale ». « C’est comme cela que cela a été formulé », assure une source diplomatique européenne, citée par le journal. L’Elysée a démenti mardi avoir fait une telle requête.

Paris, capitale du monde pendant deux jours

Déjà lundi, le président américain Donald Trump avait confirmé que ce sommet approuvé par les deux partis lors de la récente venue à Moscou de John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, serait reporté. « Je ne suis pas certain que nous nous rencontrerons à Paris, probablement pas », a déclaré le président américain qui s’exprimait depuis la base d’Andrews, près de Washington. « Nous n’avons encore rien organisé. Nous ne savons pas si ce sera l’endroit adéquat. Je serai à Paris pour d’autres raisons », avait-il ajouté.

Une telle rencontre Trump-Poutine aurait, certes, donné encore un peu plus de lustre à des cérémonies qui vont faire de Paris, pendant deux jours, la capitale diplomatique du monde avec plus de 70 chefs d’Etat ou de gouvernement et de dirigeants d’organisation internationale représentés. Quelque 84 pays ont été invités, soit tous ceux qui furent engagés de près ou de loin dans ce qui fut une guerre mondiale. Tous les dirigeants européens seront là, la quasi-totalité de ceux du Moyen-Orient et du continent africain, ainsi que bon nombre de Latino-Américains.

La densité des événements et des rencontres samedi et dimanche, avec les cérémonies de commémoration le 11 novembre, le déjeuner à l’Elysée puis l’ouverture à la grande halle de la Villette du forum sur la paix rendaient pour le moins difficile un véritable sommet entre les présidents russe et américain. Donald Trump devrait, en revanche, rencontrer samedi en fin de matinée Emmanuel Macron à la fin de son itinérance mémorielle, avant qu’il ne rejoigne à la clairière de l’armistice, à Compiègne, la chancelière allemande Angela Merkel, première dirigeante de l’Allemagne fédérale à se rendre en ce lieu symbolique.