Les étudiants de l’option « agroécologie pour des productions végétales durables » d’Agrosup Dijon à la découverte de la faune et la flore du Vercors, dans le cadre d’un voyage d’études en octobre 2018, avec le guide François Meytras, auteur du livre « Le Vercors à petits pas » (Le Génie Editeur, 1999). / Sylvie Granger

Dans le car qui la ramène en Bourgogne, Céline Gauthier fait le point sur ce que lui ont apporté ces trois jours de voyage d’études dans le Vercors. L’élève ingénieur d’Agrosup Dijon y a rencontré des responsables du parc naturel régional, des agriculteurs, des représentants de la coopérative laitière, un berger, mais aussi des guides qui lui ont fait découvrir la faune et la flore locales.

« C’est intéressant de voir comment tout est imbriqué, comment la création de l’AOP [appellation d’origine protégée] bleu du Vercors-Sassenage conduit à conserver des prairies pour que les vaches mangent de l’herbe et non du maïs, afin que le lait soit meilleur. Ce qui permet aussi de préserver la qualité de l’eau du territoire ainsi que l’activité touristique », raconte, enthousiaste, cette fille d’agriculteurs de 22 ans.

Démarche agroécologique

Ce voyage d’études marque le début de l’option « agroécologie pour des productions végétales durables » en troisième année du cycle ingénieur d’Agrosup Dijon. Une option qui a ouvert à la rentrée 2018. Son objectif ? Former des ingénieurs agronomes aux productions végétales, capables d’appliquer une démarche agroécologique pour concevoir des systèmes de culture durables.

Avec Céline Gauthier, dix-huit étudiants, sur une centaine d’élèves ingénieurs agronomes, se sont engagés dans cette voie. « Les questions environnementales sont présentes dans tous les cours, et nous avons des modules sur l’écologie ou la biodiversité », affirme la jeune femme. Mais lorsqu’on lui parle des scandales liés au glyphosate, l’étudiante botte en touche : « Notre rôle est de faire des études d’impact sur un territoire donné ou une exploitation, de poser un diagnostic, d’apporter notre regard technique en prenant en compte toutes les dimensions. » Elle se voit bien devenir conseillère agricole pour accompagner les agriculteurs dans les choix qui les attendent.

Les cursus d’agronomie consacrés à l’élevage ne font pas non plus l’impasse sur les problématiques environnementales et sanitaires. VetAgro Sup, à la fois école d’ingénieurs et vétérinaire située à Lyon et à Clermont-Ferrand, a créé l’année dernière une option de troisième année : « adapter l’élevage aux nouveaux enjeux » (A2E).

Multiplier les points de vue

Charlotte Jude fait partie de la deuxième promotion, qui compte quinze étudiants sur une centaine d’élèves ingénieurs agronomes. Alors qu’elle voulait être vétérinaire, la jeune femme a finalement opté pour la filière agro après son BTS productions animales. « Je ne viens pas du monde agricole, mais le contact avec ce milieu m’a plu », dit-elle. Du Limousin à la Creuse, en passant par l’Hérault et même la Belgique, elle a vu du pays, lors de ses différents stages. Des expériences qui lui ont permis de se familiariser avec différents types d’élevages et d’exploitations agricoles. Et ce n’est pas fini. Le programme de troisième année prévoit un jour par semaine de visites ou d’enquêtes sur le terrain.

Aujourd’hui, la jeune femme de 23 ans souhaiterait « redorer l’image de l’élevage » tout en se préoccupant de la santé animale. « Beaucoup d’éleveurs veulent que leurs animaux soient au mieux, mais ils n’ont pas toujours les outils pour le faire. C’est là que nous pouvons intervenir », confie Charlotte Jude, un brin utopique.

Sa formation l’aide à prendre de la hauteur. « Certains modules aiguisent notre regard critique en comparant avec ce qui se fait dans le monde », avance la jeune femme. Sans tabous. « L’antispécisme est évoqué, entreautres, assure Eve Balard, la responsable de l’option “A2E” à VetAgro Sup. Les étudiants doivent entendre les différents points de vue. Mais l’ingénieur ne doit pas être dans l’émotion. Il doit développer ses capacités d’analyse pour concevoir une approche globale des problèmes et proposer des solutions. »

Mais l’enseignante sait rester humble face aux enjeux environnementaux : « La formation évolue sans cesse. Il s’agit avant tout de donner des méthodes aux étudiants, car beaucoup d’entre eux exerceront des métiers qui n’existent pas aujourd’hui. »

Des suppléments et un salon du « Monde », les 10 et 11 novembre, pour choisir sa grande école

La 13e édition du Salon des grandes écoles (SaGE) aura lieu samedi 10 et dimanche 11 novembre à Paris, aux Docks, Cité de la mode et du design (13e arrondissement), de 10 heures à 18 heures. Il sera précédé de la publication de nos suppléments dédiés aux écoles d’ingénieurs (dans Le Monde daté du mercredi 7 novembre et en ligne en suivant ce lien ) et aux écoles de commerce (dans Le Monde daté du jeudi 8 novembre et sur Le Monde.fr Campus ici).

Plus de cent cinquante écoles de commerce et d’ingénieurs, IAE, IEP, écoles spécialisées, prépas y seront représentées, permettant d’échanger sur les différents programmes et leur accessibilité (post-bac, post-prépa ou après un bac +2, +3 ou +4). Lycéens, étudiants et parents pourront assister à des conférences thématiques animées par des journalistes du Monde Campus. Une équipe de vingt « coachs » sera à leur disposition pour les conseiller, les aider à définir leur projet d’orientation, préparer les concours, rédiger leur CV...

L’entrée du SaGE est gratuite, la préinscription en ligne est conseillée pour accéder plus rapidement au Salon. Liste des exposants et informations pratiques sont à retrouver sur le site Internet du SaGE.