Emmanuel Macron dans la commune des Eparges (Meuse), le 6 novembre. / JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR " LE MONDE "

Voilà quelques mois que Xavier Bertrand grogne contre Emmanuel Macron. Le président de la région Hauts-de-France lui reproche notamment d’oublier les classes moyennes, « les milieux de cordée ». Depuis la rentrée, M. Bertrand dénonce également « un gouvernement qui ne tient pas parole », notamment dans les dossiers industriels régionaux, et, début novembre, il a appelé M. Macron à « sortir du déni » concernant la sécurité et le pouvoir d’achat des Français. Message reçu.

Mardi matin, sur Europe 1, le chef de l’Etat a annoncé des aides pour atténuer la hausse des prix des carburants, et notamment une aide au transport de 20 euros mensuels pour les déplacements domicile-travail, déjà proposée par les Hauts-de-France.

Peut en bénéficier toute personne dont le lieu de travail est situé à au moins trente kilomètres de son domicile et qui ne peut s’y rendre en transports en commun. Soit parce que ceux-ci n’existent pas, soit parce que le salarié travaille en horaires décalés à titre régulier. Dernier critère : gagner moins de deux fois le smic.

L’une des mesures-phares du programme de M. Bertrand pour la région est mise en place depuis en mars 2016 et coûte chaque année 2,5 millions d’euros à la région. 43 000 aides ont déjà été versées depuis mars 2016. Le président de région avait demandé à l’Etat, dès le mois de mai 2016, la défiscalisation.

Ce dispositif est ouvert à tout type de contrat de travail (CDI, CDD, intérim, etc.). Seuls bémols, l’interdiction de cumuler avec le remboursement par l’employeur des dépenses de transport et le fait que cette aide soit imposable… jusqu’à présent. Mardi matin, M. Macron a changé la donne en annonçant la généralisation de celle-ci à l’échelle nationale et sa défiscalisation. « Il faut travailler avec les collectivités locales, les employeurs, intelligemment pour aider ces gens-là », a-t-il affirmé.