Alexandria Ocasio-Cortez tient un drapeau de Porto Rico, d’où est originaire sa mère, juste après l’annonce de son élection à la Chambre des représentants, le 6 novembre. / ANDREW KELLY / REUTERS

Arrivée comme un coup de tonnerre sur la scène politique nationale, Alexandria Ocasio-Cortez a été élue à la Chambre des représentants, mardi 6 novembre, devenant à 29 ans la plus jeune élue de l’histoire du Congrès des Etats-Unis. Sa victoire, dans un fief démocrate à cheval sur les districts new-yorkais du Bronx et du Queens, était attendue depuis qu’elle avait battu à la primaire cet été Joseph Crowley, un cacique démocrate élu sans discontinuer au Congrès depuis 1999. Alexandria Ocasio-Cortez l’a emporté avec 78 % des voix (100 000 votes) mardi et devient ainsi, à 29 ans, la plus jeune représentante du Congrès états-unien.

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La jeune femme, fille d’un architecte du Bronx et d’une mère née à Porto Rico, était encore serveuse dans un restaurant de Manhattan l’an dernier. En 2016, elle s’était engagée dans la campagne en faveur de Bernie Sanders, le sénateur indépendant du Vermont, et développe des thèses ouvertement socialistes – une exception dans le paysage politique américain.

« Un monde meilleur est possible »

Dans son discours de victoire, mardi soir, Alexandria Ocasio-Cortez a expliqué devant ses partisans s’être lancée dans la campagne car nul n’abordait les questions morales, comme la corruption de la politique états-unienne par l’argent. « Notre nation emprunte aujourd’hui un chemin tortueux, il est temps de le redresser », a-t-elle notamment déclaré.

« Les défis que nous devons relever sont générationnels (…) Ils ne seront pas relevés en deux ans ou quatre ans, cela va prendre toute notre vie, mais c’est un combat pour nos vies, c’est le combat de notre vie. »

Dans cette circonscription de 600 000 habitants reliant City Island au Sunny Side new-yorkais, elle a revendiqué une campagne de terrain, notamment dirigée vers les minorités hispaniques et noires, très majoritairement favorables à sa candidature lors des primaires démocrates. Dans un tweet publié juste avant la fermeture des bureaux de votes, elle dit « remercier chaque personne qui a contribué, relayé, et travaillé pour construire ce mouvement ».

Positionnée plus à gauche qu’une grande partie de l’establishment démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez milite notamment pour l’abolition de l’Agence fédérale de l’immigration (ICE), un accès gratuit à l’université, la fermeture des établissements pénitentiaires privés et une augmentation du nombre de fonctionnaires.

Face à elle, le candidat du « Grand Old Party », Anthony Pappas, n’a récolté que 17 000 voix, rassemblant 13,8 % des suffrages. Présenté comme un candidat « très inhabituel » par la radio de New York WNYC, il a fait campagne contre la « dictature judiciaire », selon lui en vigueur dans son pays – il a fréquemment mis en avant la longueur de sa procédure de divorce (quatorze ans) pour appuyer la pertinence de son programme. Dans une circonscription où Hillary Clinton avait obtenu 77 % des voix en 2016, l’argument n’a pas eu l’effet escompté.