Spécimen d’Oophaga lehmani (grenouille vénéneuse de Lehmann) saisi mercredi 7 novembre. / LUIS JARAMILLO / AFP

Elles sont si petites qu’elles avaient été dissimulées dans des protections de pellicules photographiques. Quelque 216 grenouilles vénéneuses en danger d’extinction ont été saisies par les autorités, mercredi 7 novembre, à l’aéroport international de Bogota en Colombie. D’une valeur marchande estimée à plus de 380 000 dollars (331 802 euros), les grenouilles allaient être expédiées en Allemagne.

Les trafiquants avaient abandonné leur précieuse marchandise dans des toilettes de l’aéroport El Dorado pour échapper à la police. Les paquets contenaient trois espèces de grenouilles endémiques de la côte Pacifique colombienne, toutes menacées : 153 Oophaga histrionica (grenouille arlequin), 50 Oophaga lehmani (grenouille vénéneuse de Lehmann) et 13 Oophaga sylvatica (grenouille kiki).

« Plus importante saisie d’amphibiens »

Selon les premiers éléments de l’enquête de la police, les animaux avaient été transportés par la route depuis la ville de Cali (ouest) jusqu’à Bogota, d’où ils allaient être expédiés en Allemagne pour être vendus illégalement ou pour récupérer leur venin mortel. 

« Il s’agit de la plus importante saisie d’amphibiens confisqués à des trafiquants de faune sauvage à Bogota », a salué le secrétariat à l’environnement de la mairie de Bogota. En Colombie, deuxième pays le plus biodiversifié de la planète après le Brésil, le trafic d’espèces sauvages est considéré comme un crime environnemental, puni d’amendes pouvant atteindre un million de dollars.

De nombreux trafiquants locaux et étrangers se rendent dans le département du Choco, frontalier du Panama sur la côte Pacifique, pour capturer ces grenouilles. Certains sont tués par leur venin, utilisé par les indigènes pour chasser, d’autres se perdent dans la jungle ou tombent aux mains de narcotrafiquants ou de guérilleros.