Lors d’une manifestation contre la discrimination des Camerounais anglophones, à Bamenda, le 22 septembre 2017. / STRINGER / AFP

Soixante-dix-neuf enfants enlevés lundi dans une école protestante de Bamenda, dans la région camerounaise du Nord-Ouest en proie à des troubles séparatistes, ont été libérés, a annoncé mercredi 7 novembre à l’AFP Issa Bakary Tchiroma, ministre de la communication. « Tous les 79 élèves ont été libérés », a déclaré M. Tchiroma, qui n’a pas précisé, dans un premier temps, les conditions dans lesquelles cette libération a été obtenue.

Ces enfants de la Presbyterian Secondary School de Bamenda avaient été enlevés avec trois membres de l’encadrement de l’établissement. « Je ne sais pas encore ce qu’il en est pour les trois encadreurs », a affirmé le ministre de la communication. C’était la première fois qu’un tel enlèvement de masse se produisait au Cameroun.

La libération des élèves a été annoncée au lendemain de la prestation de serment à Yaoundé du président Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis trente-six ans, réélu le 7 octobre pour un septième mandat consécutif. Dans une vidéo de six minutes obtenue par l’AFP, onze garçons d’une quinzaine d’années déclinaient un à un, en anglais, leur identité et indiquaient avoir été enlevés par les « Amba boys », les séparatistes anglophones.

Attaques contre des écoles

Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une crise socio-politique sans précédent s’est installée fin 2016. Elle s’est transformée fin 2017 en conflit armé. Des affrontements entre l’armée et des séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s’y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.

Les séparatistes ont décrété un boycott des établissements scolaires, estimant que le système scolaire francophone marginalise les étudiants de la minorité anglophone du pays. Les attaques de séparatistes armés contre des écoles sont nombreuses depuis le début du conflit. Mi-octobre, six élèves avaient été enlevés dans une attaque de lycée, également à Bamenda, selon des sources concordantes. Les autorités avaient démenti. Le jour de la rentrée scolaire, début septembre, un directeur d’école a été assassiné, un professeur mutilé et plusieurs lycées attaqués.