L’ancienne ville minière de Jerada, dans le nord-est du Maroc, en mars 2018. / FADEL SENNA / AFP

Un jeune de 18 ans est décédé mercredi 7 novembre dans le nord-est du Maroc après l’effondrement d’un puits de charbon abandonné à Jerada, ancienne cité minière secouée en 2017 et 2018 par un mouvement de protestation contre les « mines de la mort ». Confirmant des informations de la presse et de sites de Jerada, un militant local a indiqué à l’AFP que le jeune homme a été trouvé mort en matinée après l’effondrement d’un puits désaffecté où il était descendu chercher du charbon.

Les habitants de Jerada, sinistrée depuis la fermeture d’une importante mine de charbon à la fin des années 1990, ont ensuite manifesté par centaines pour réclamer une alternative aux puits clandestins, a ajouté ce militant qui a requis l’anonymat. Cette commune, qui figure parmi les plus pauvres du Maroc selon les statistiques officielles, avait été secouée en 2017 par une contestation sociale après la mort de mineurs dans des puits abandonnés, fin décembre 2017, suivie de deux autres décès accidentels dans des conditions similaires.

Relancer l’économie locale

Les habitants réclamaient déjà une alternative aux mines clandestines, dans lesquelles s’aventuraient quotidiennement des centaines de mineurs pour extraire du charbon de façon artisanale afin de le vendre à des négociants locaux, surnommés localement les « barons » et dotés de permis de commercialisation.

Une centaine de personnes ont été arrêtées à la suite des manifestations, des peines fermes de prison ont été prononcées et des procès sont toujours en cours. Avant la fermeture de la mine, jugée non rentable, l’activité minière employait quelque 9 000 ouvriers et constituait alors la principale source économique de Jerada.

Face aux protestations qui ont duré de décembre 2017 à avril 2018, les autorités marocaines avaient annoncé une série de mesures pour relancer l’économie locale, promis de fermer les puits abandonnés avec un plan de reconversion pour les mineurs clandestins et interdit toute « manifestation illégale ».

Human Rights Watch avait accusé en juin le Maroc d’avoir mené une « campagne de répression » dans l’ex-cité minière, évoquant un « usage excessif de la force » face aux manifestations, des arrestations et traitements « abusifs » de prisonniers, ce que les autorités marocaines contestent.