Manifestation d’employés de Google contre le harcèlement sexuel, le 1er novembre à San Francisco. / Eric Risberg / AP

« Il faut reconnaître que nous n’avons pas toujours fait ce qu’il fallait par le passé et nous en sommes sincèrement désolés. » C’est par ces mots que le patron de Google, Sundar Pichai, a annoncé, jeudi 8 novembre, une série de « changements » internes destinés à mieux gérer les cas de harcèlement sexuel.

M. Pichai a notamment promis que Google serait plus transparent dans la façon dont sont gérées les accusations de harcèlement et que les salariés se disant victimes de tels agissements seraient mieux soutenus en interne.

Comme le demandaient ses salariés, Google va aussi mettre fin à la « clause d’arbitrage » obligatoire, qui oblige les employés à renoncer à des poursuites judiciaires en cas de harcèlement sexuel. Elle sera désormais « optionnelle ». L’arbitrage est une forme de médiation, destiné à trancher un contentieux de façon bien plus discrète qu’un procès au tribunal. Elle est fréquente dans les entreprises américaines et concerne très souvent les cas de harcèlement sexuel. Uber y avait mis fin en mai dernier, après une série de scandales.

20 000 salariés manifestent

De Singapour à New York, en passant par Londres et même au siège mondial de Mountain View en Californie, des milliers d’employés de Google avaient observé jeudi dernier un arrêt de travail pour dénoncer la gestion du harcèlement sexuel au sein de l’entreprise. Ils étaient 20 000 employés et sous-traitants dans cinquante villes, selon les organisateurs.

Ce mouvement était parti d’un article du New York Times paru la semaine précédente : le quotidien affirmait que Google avait couvert ces dernières années une série de cas de harcèlements sexuels impliquant des hauts responsables, dont Andy Rubin, créateur du système d’exploitation mobile Android, parti du groupe en 2014 avec une indemnité de 90 millions de dollars. M. Rubin a nié ces allégations.

Google avait affirmé en réaction le 25 octobre avoir licencié 48 personnes en deux ans pour harcèlement sexuel, dont 13 hauts responsables.