A Thousand Oaks, douze personnes ont été tuées, le 7 novembre. Le tueur, David Long, 28 ans, retrouvé mort après l’attaque, était un vétéran de l’armée américaine. / DAVID MCNEW / AFP

Quand un homme a ouvert le feu dans un bar, mercredi 7 novembre, dans la ville de Thousand Oaks, dans le sud de la Californie, la scène a semblé terriblement familière à plusieurs personnes rassemblées ce soir-là. Un an plus tôt, « elles avaient fui le même chaos – coups de feu, chutes de corps – à Las Vegas », souligne le New York Times. Le 1er octobre 2017, cette fusillade de masse, la plus meurtrière de l’histoire américaine moderne, avait eu lieu lors d’un festival de musique country, où cinquante-huit personnes avaient été tuées. A Thousand Oaks, ce sont douze personnes qui ont été tuées. Le tueur, David Long, était un vétéran de l’armée américaine de 28 ans. Il a été retrouvé mort après l’attaque.

Le bar Borderline, où il a commis son massacre, est un endroit populaire pour les amateurs de musique country. Il était aussi devenu un lieu de réconfort pour des dizaines de survivants du massacre de Las Vegas, qui s’y réunissaient pour écouter de la musique, tenter de guérir et se souvenir – « pour célébrer la vie », selon les mots de l’un d’eux. « Et maintenant, au moins certains d’entre eux appartiennent à un groupe qui semble singulier aux Etats-Unis : celui des survivants de deux fusillades de masse », écrit le quotidien américain.

Nicholas Champion, un entraîneur de fitness du sud de la Californie, a posté sur Facebook une photographie de survivants de Las Vegas réunis à Borderline en avril. « C’est la deuxième fois en un an et un mois que cela se produit, a-t-il déclaré à la télévision américaine. J’étais à la fusillade de Las Vegas Route 91, ainsi que cinquante ou soixante autres personnes qui étaient dans l’immeuble en même temps que moi ce soir. »

« Je veux le contrôle des armes à feu »

« La première fois, j’avais déjà souhaité que cela n’arrive jamais à qui que ce soit, a raconté un autre témoin, Brendan Kelly. La deuxième fois n’est pas plus facile à vivre. » Le jeune homme, un marine de 22 ans, dansait avec des amis quand il a entendu « pop pop ». Il a tout de suite compris qu’il s’agissait d’une arme à feu. « Les frissons remontent le long de ta colonne vertébrale. De nouveau, vous ne pensez pas que c’est réel », explique-t-il.

Molly Mauer, qui a survécu aux deux fusillades, a publié un message sur Facebook : « Je n’arrive pas à croire que j’aie encore à répéter ça : je suis vivante et en sécurité chez moi », écrit-elle.

Telemachus Tel Orfanos, 27 ans, avait lui aussi échappé à la fusillade de Las Vegas. Il n’a pas survécu cette fois. Sa mère a réagi peu de temps après le drame auprès de l’agence Associated Press, la voix tremblante de chagrin et de rage. « Voici mes mots : je veux le contrôle des armes à feu. Je ne veux pas de prières. Je ne veux pas de pensées. » Elle a demandé au Congrès d’« adopter [une loi sur] le contrôle des armes à feu, pour que personne d’autre n’ait un enfant qui ne rentre pas à la maison ».

Les survivants des deux fusillades se sont rassemblés lors d’une veillée, jeudi soir, pour rendre hommage aux victimes.