Chlordécone : le scandale sanitaire expliqué en six minutes
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Fin septembre, lors d’un déplacement aux Antilles, Emmanuel Macron avait estimé que l’État devait « prendre sa part de responsabilité » dans le scandale du chlordécone, et « avancer sur le chemin de la réparation » de ses ravages. Deux mois plus tard, l’Assemblée nationale a rejeté, vendredi 9 novembre, une nouvelle hausse des crédits du plan de luttre contre ce pesticide longtemps utilisé aux Antilles pour combattre un insecte dévastant les bananeraies, et suspecté d’avoir empoisonné durablement les sols et les populations.

L’élu de Martinique Serge Letchimy (groupe socialiste) avait réclamé dans le cadre du projet de loi de finances pour 2019 de porter le plan chlordécone, établi à 2 millions d’euros pour l’an prochain – un montant stable par rapport à 2018 – à 4 millions d’euros, afin d’accélérer la dépollution des terrains. Mais la proposition a été rejetée par 18 voix contre 9.

Promesse de Macron

Deux millions d’euros, cela représente « des brindilles financières par rapport à une situation extrêmement grave », a estimé M. Letchimy en mettant en avant l’engagement du président de la République. En septembre, Emmanuel Macron avait en effet proposé une hausse du financement du plan chlordécone d’un million d’euros, mais d’ici 2020. Un amendement en ce sens avait été voté en commission des finances. En séance, le rapporteur spécial de cette commission Mohamed Laqhila (MoDem) a retiré un amendement qui consistait à appliquer cette hausse d’un million d’euros dès 2019.

Les Insoumis, qui avaient demandé début octobre la création d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur ce « scandale humain », ont quant à eux tenté en vain d’abonder le plan chlordécone de quelque 6,4 millions d’euros.