De gauche à droite, Melania et Donald Trump, la chancelière allemande, Angela Merkel, le président français, Emmanuel Macron, et sa femme, Brigitte, le président russe, Vladimir Poutine, et l’Australien Peter Cosgrove présents à la cérémonie du centenaire de l’armistice sous l’Arc de triomphe à Paris le 11 novembre 2018. / BENOIT TESSIER / AFP

Soixante-douze chefs d’Etat et de gouvernement étaient présents au pied de l’Arc de triomphe à Paris, dimanche 11 novembre, pour commémorer le centenaire de l’armistice. Alors qu’une pluie fine tombait, Emmanuel Macron les a exhortés « au combat pour la paix » en refusant « le repli, la violence et la domination ».

Paris capitale du monde pour une journée

Donald Trump, Angela Merkel, Vladimir Poutine, Benyamin Nétanyahou, Recep Tayyip Erdogan, Justin Trudeau, Mohammed VI et des dizaines d’autres dignitaires ont assisté en fin de matinée à une grande cérémonie sous l’Arc de triomphe, sous lequel gît le soldat inconnu et brûle perpétuellement sa flamme du souvenir, rappelant l’ampleur d’un conflit aux dix millions de morts.

Incident notable et rarissime, trois militantes Femen avaient, auparavant, forcé la sécurité pour s’approcher du convoi de Donald Trump, avant d’être interpellées. Le dispositif de sécurité était massif, avec quelque 10 000 membres des forces de l’ordre quadrillant les points névralgiques des cérémonies à Paris. La dernière fois que Paris avait accueilli autant de dignitaires remonte au 11 janvier 2015, après les attentats djihadistes contre Charlie Hebdo et le magasin juif Hyper Cacher.

Un discours mémoriel, puis politique

Après un cérémonial militaire et la lecture de témoignages de 1918 par des lycéens, le président français a prononcé un discours conjuguant mémoire de la Grande Guerre et affres contemporaines. « Additionnons nos espoirs au lieu d’opposer nos peurs ! », a-t-il lancé aux dirigeants mondiaux, les exhortant au « combat pour la paix », en refusant « le repli, la violence et la domination ».

« Puisse ce rassemblement ne pas être simplement celui d’un jour. Cette fraternité nous amène le seul combat qui vaille, le combat de la paix, d’un monde meilleur. »

Le chef de l’Etat a plaidé une fois encore pour une approche multilatérale de la gouvernance mondiale à l’heure où de plus en plus de pays semblent enclins à lui tourner le dos, au premier rang desquels les Etats-Unis. Emmanuel Macron a voulu se poser comme le héraut de l’ouverture, de l’Europe, du multilatéralisme face aux nationalismes. Il a tenu à cet équilibre entre la commémoration de la paix, l’appel à l’Union et à la relance du projet communautaire, sans pour autant effacer la victoire de 1918 et ce qu’en fut le prix.

Une journée placée sous le signe du multilatéralisme

Après le déjeuner, de nombreux dignitaires doivent se rendre au Forum de Paris sur la paix. A la grande halle de la Villette, dans l’Est parisien, chefs d’Etat et de gouvernement, mais aussi représentants d’ONG, entrepreneurs et membres de la société civile, débattront de la gouvernance mondiale avec, là encore, un message politique clair en faveur du multilatéralisme, ce socle des relations internationales depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Plusieurs de ses plus fervents défenseurs, Emmanuel Macron, Angela Merkel, Justin Trudeau ou Antonio Guterres, plaideront pro domo devant une assistance globalement acquise. Mais le premier contempteur de ce mode de gouvernance, Donald Trump, a choisi de ne pas assister à ce forum qui durera jusqu’à mardi. Ala place, le président américain se rendra au cimetière américain de Suresnes, juste à côté de Paris, pour rendre hommage à ses concitoyens tombés au front.