Les ex-secrétaires généraux Jean-Claude Mailly et Pascal Pavageau ont présenté en 2017 des factures atteignant respectivement 34 000 et plus de 50 000 euros en 2017. / BERTRAND GUAY / AFP

Loyers, nuits d’hôtel, billets d’avion… En 2017, les hauts dirigeants du syndicat Force ouvrière (FO) ont présenté plus de 388 000 euros de notes de frais, selon Le Parisien. Une information non confirmée par la direction de la confédération.

En 2016, celle-ci avait enregistré un excédent de 1,1 million d’euros, selon ses comptes certifiés. Un an plus tard, toujours selon Le Parisien, FO aurait subi 635 182 euros de pertes, ce que la direction conteste. Cette dernière assure que ses comptes n’ont encore été certifiés par aucune instance en interne, mais que ce sera fait « très rapidement ». L’opération ne devrait néanmoins pas intervenir avant la réunion des 21 et 22 novembre où sera élu le futur secrétaire général de FO.

Le quotidien souligne l’important montant des notes de frais, qui atteint au total 388 683 euros en 2017. Pascal Pavageau, qui a démissionné du poste de secrétaire général mi-octobre après la révélation d’un fichier contesté sur les cadres, a présenté une facture de 50 836,05, contre près de 50 000 euros en 2016 et 33 800 euros en 2015. Jean-Claude Mailly, son prédécesseur, a présenté une facture de 34 000 euros, contre 32 000 en 2016 et 35 000 euros en 2015. Sa rémunération annuelle, primes comprises, s’est par ailleurs élevée à 100 334,65 euros en 2017.

30 000 euros de vols sur Air France

Le journal pointe des frais étonnants, comme ces 30 000 euros de vols sur Air France d’une cadre en 2015, ou ces factures d’hôtel à Paris d’un secrétaire fédéral un mois où un loyer de 1 316 euros a été réglé pour lui dans la capitale…

« Ce n’est pas la réalité de la pratique », a réagi un membre de la direction. « Il y a beaucoup de choses mélangées. On pose les bonnes questions, mais les réponses ne sont pas soupesées », a-t-il ajouté.

Interrogée sur Public Sénat lundi, Muriel Pénicaud a souligné qu’une organisation syndicale « comme une entreprise, (…) comme une collectivité territoriale, se doit d’être transparente, équitable ». « S’il y a des dérives, il faudra qu’elles soient corrigées », a ajouté la ministre, tout en insistant sur le fait qu’il « est important de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain et confondre tout le mouvement syndical avec quelques dérives éventuelles ».

De son côté, Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, a souligné que, « pour le syndicalisme, ce n’est jamais bon qu’une organisation syndicale s’enfonce dans la crise avec un déballage comme celui auquel on assiste aujourd’hui ».

Il a relevé que la CFDT avait « des comptes certifiés », « mesurables », avec « des règles en termes de note de frais ». « On a des choses totalement transparentes », a-t-il assuré.