Société de gestion spécialiste de l’investissement durable appartenant à Natixis Investment Managers, Mirova publie le 6 novembre un premier rapport évaluant l’impact de son fonds Insertion Emploi Dynamique (IED). C’est l’un des plus anciens produits solidaires commercialisés dans l’Hexagone (1994) visant à favoriser les créations d’emplois en France.

Quel bilan ? « Alors que les entreprises du CAC 40 n’ont pas créé d’emplois sur la période allant de fin 2014 à fin 2017, celles dans lesquelles investit le fonds IED ont augmenté leurs effectifs de 10,1 % », avance le gérant, Fabien Leonhardt. Cette politique n’a pas pénalisé la performance puisque le fonds affiche un gain de 26,2 % depuis fin 2014, certes dans un contexte boursier favorable.

La poche solidaire finance directement des structures à fort impact social, notamment des entreprises d’insertion qui tentent de remettre en selle des personnes exclues du marché du travail. De 1 500 à 2 000 emplois sont ainsi créés ou préservés chaque année.

Insertion Emploi Dynamique est un fonds 90/10 – qui peut consacrer jusqu’à 10 % de son portefeuille au financement de structures solidaires. La poche solidaire finance directement des structures à fort impact social, notamment des entreprises d’insertion qui tentent de remettre en selle des personnes exclues du marché du travail.

De 1 500 à 2 000 emplois sont ainsi créés ou préservés chaque année. Le reste, la poche cotée en Bourse, est investi dans des actions d’entreprises susceptibles de créer des emplois en France. Le fonds ne s’interdit pas d’investir dans des entreprises étrangères implantées sur le territoire français.

Pour rendre sa gestion plus transparente, Mirova propose sur son site une carte interactive présentant, région par région, l’implantation des entreprises concernées ­ (Carte-emplois.mirova.com). On y trouve de grandes entreprises comme Essilor, L’Oréal, Dassault Systèmes ou Cap ­Gemini, mais aussi de beaucoup plus modestes comme Basic-Fit, une société néerlandaise qui compte sept salles de sport à Paris, ou Colruyt, une chaîne belge de supermarchés (Colruyt, Coccinelle, Coccimarket…).

Luxe, robotique, filière bio…

« Les acteurs ayant un impact positif sur l’emploi ne sont pas les plus gros. Près de 20 % des entreprises présentes dans le fonds ont une capitalisation inférieure à 7 milliards d’euros », précise Emmanuelle Ostiari, analyste en investissement socialement responsable chez Mirova. Par secteur, ce sont la consommation (et surtout le luxe), les technologies de l’information, la restauration, l’hôtellerie, l’aéronautique, les services à la personne, la robotique et la filière bio qui ont le plus contribué aux créations d’emplois. Au total, 63 entreprises ont été investies par le fonds entre janvier 2015 et décembre 2017.

Durant cette période, la corrélation entre les créations d’emplois et la performance financière (hors dividendes) a été significative : les entreprises ayant légèrement détruit de l’emploi ont eu une performance financière moyenne de seulement 5 %, alors que celles qui ont vu leurs effectifs bondir d’au moins 30 % ont enregistré une performance moyenne de 39 %.