Le président d’Ymagis, Jean Mizrahi, en décembre 2013, à Montrouge (Hauts-de-Seine), près de Paris. / ERIC PIERMONT / AFP

Retour à la dimension foraine des premiers cinématographes, considérés comme des curiosités scientifiques et ludiques dès 1895 ? Le groupe Ymagis, spécialiste européen des technologies numériques pour l’industrie du septième art, se lance dans de nouvelles activités qui mélangent jeu vidéo, réalité virtuelle et – encore un peu – cinéma.

En lieu et place d’un ancien magasin de jouets à Paris, à deux pas de la Cité des sciences et de l’industrie (19e arrondissement), Ymagis achève l’aménagement de son premier centre Illucity, un parc d’aventures qui proposera, fin novembre, des simulateurs, des jeux d’arcade, d’évasion et d’itinérance. Des activités destinées à des joueurs individuels, à des familles, à des groupes d’amis et à des entreprises.

« Nous souhaitons ainsi récupérer le public des 15-25 ans qui ne va plus au cinéma », explique Jean Mizrahi, PDG d’Ymagis. Il compte développer ce concept en réseau pour donner naissance, avant fin 2020, à plusieurs dizaines de centres Illucity et à un minimum de 200 sites d’arcade, en partenariat avec des exploitants de cinéma dans le monde entier.

L’aménagement intérieur du prototype parisien Illucity, très soigné, avec des jeux en couleur élégants, abrite différentes aires de jeu, des sièges de cinéma à 360 degrés, des salles installées sur plancher vibrant… Les prix des billets s’échelonneront de 5 à 35 euros, selon les expériences de réalité virtuelle et leur durée. Tout est fait pour capter l’attention des adolescents qui passeront l’après-midi avec leurs amis, un casque sur les yeux, à s’amuser, sous le contrôle de maîtres de jeu. Grâce à la réalité virtuelle, ce parc d’attractions en miniature semble démultiplié.

Lancements prévus dans plusieurs villes

Le groupe prévoit 2 millions d’euros de chiffre d’affaires pour une surface de 1 000 mètres carrés. « Nous espérons un retour sur investissement en moins de deux ans pour chaque site », souligne M. Mizrahi. Après Paris, les prochains lancements sont prévus à Marseille, Nantes, Brest, Nice, Toulon et Liège (Belgique).

Les salles d’arcade de réalité virtuelle d’une surface de 30 à 100 mètres carrés sont, quant à elles, proposées comme une nouvelle diversification pour les cinémas. Ce qui, espère le PDG d’Ymagis, leur permettra d’augmenter leur trafic et de reconquérir ce fameux public qui déserte les salles obscures. Cette activité, fondée sur un partage des recettes, reposera sur la vente ou la location d’équipements aux exploitants et sur la fourniture de jeux de réalité virtuelle. Des discussions sont engagées avec des exploitants au Moyen-Orient et en Europe.

Après un premier semestre décevant au niveau financier, Ymagis espère des recettes supplémentaires – non virtuelles – pour tenir, voire dépasser, les objectifs de résultats que son plan de relance de 2016 a retenus pour l’horizon 2020.