Tariq Ramadan. / Stephane Mahe / REUTERS

La cour d’appel de Paris a ordonné jeudi 15 novembre la mise en liberté sous contrôle judiciaire de Tariq Ramadan, incarcéré depuis sa mise en examen le 2 février pour des viols qu’il conteste, a annoncé son avocat.

La libération de l’islamologue suisse de 56 ans est soumise au versement d’une caution de 300 000 euros, a précisé son avocat Emmanuel Marsigny. Tariq Ramadan, qui doit remettre son passeport suisse, a interdiction de quitter le territoire, d’entrer en contact avec les plaignantes et certains témoins. Il devra pointer une fois par semaine au commissariat.

« J’irais fuir où ? »

Plus tôt dans la journée, M. Ramadan avait clamé avec force son innocence. « J’irais fuir où ? Alors que tout va vers mon innocence [...] Je vais rester en France et défendre mon honneur et mon innocence », a-t-il déclaré depuis son box. « Je viens de passer dix mois en prison, je suis innocent, je le paye de ma santé, je ne peux plus marcher normalement », avait plaidé l’intellectuel, qui souffre d’une sclérose en plaques.

Il s’est exprimé avec énergie pendant une vingtaine de minutes, lors de l’audience qui a duré une heure trente, pour tenter de convaincre la chambre de l’instruction de faire droit à sa quatrième demande de mise en liberté.

Celle-ci avait été rejetée la semaine dernière par les juges,qui craignaient notamment des « risques de pression » sur les deux femmes dont les plaintes ont lancé l’affaire à l’automne 2017 et débouché sur la double mise en examen de l’islamologue le 2 février.

M. Ramadan avait admis des relations sexuelles « consenties » avec ses accusatrices. Après un an de dénégations, la révélation d’échanges par SMS sans ambiguïté l’avait contraint à changer de version.