Le ministre du Brexit Dominic Raab en novembre. / TOLGA AKMEN / AFP

Theresa May est de plus en plus isolée. La première ministre britannique a obtenu mercredi le soutien de ses principaux ministres, qui recommandent au gouvernement d’approuver l’accord technique conclu entre Londres et l’Union européenne. Mais signe d’une division au sein du Parti conservateur entre partisans d’un Brexit dur et europhiles les démissions ont commencé à s’enchaîner, jeudi matin.

Shailesh Vara, ministre chargé de l’Irlande du Nord au sein du gouvernement May, a, le premier, annoncé sa démission. En poste depuis juillet 2018, Shailesh Vara avait soutenu l’idée d’un maintien du Royaume-Uni dans l’UE lors du référendum du 23 juin 2016, qui s’était soldé par la victoire des partisans d’un Brexit. « Je ne peux pas soutenir l’accord de retrait conclu avec l’Union européenne », explique M. Vara dans sa lettre de démission publiée sur son compte Twitter.

M. Vara estime que le texte de 585 pages ne répond pas à la volonté des Britanniques de quitter l’UE, exprimée lors du référendum de juin 2016, laissant le Royaume-Uni « à mi-chemin, sans date limite pour déterminer quand nous serons enfin une nation souveraine ». « Cet accord ne permet pas au Royaume-Uni d’être un pays souverain, indépendant », regrette-t-il.

Dans la foulée, le ministre britannique du Brexit, Dominic Raab, a annoncé sa démission. Dans un tweet accompagnant sa lettre de démission il explique : « Aujourd’hui, j’ai démissionné de mon poste de secrétaire au Brexit. Je ne peux en toute conscience soutenir les termes proposés pour notre accord avec l’UE. Voici ma lettre au premier ministre expliquant mes raisons et mon respect pour elle ». Le plan de Theresa May menace l’intégrité du Royaume-Uni, estime-t-il.

Le projet d’accord entre l’UE et le Royaume-Uni répond aux principales interrogations sur le départ du Royaume-Uni, en particulier sur le dernier point d’achoppement des discussions : la question de la frontière irlandaise.

Sommet annoncé à Bruxelles, le 25 novembre

A Bruxelles, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a annoncé la tenue d’un sommet le dimanche 25 novembre à 9 h 30 pour signer le projet d’accord de retrait du Brexit conclu mercredi soir avec le Royaume-Uni. « L’accord est actuellement analysé par tous les Etats membres », dont les ambassadeurs auprès de l’UE se réuniront « cette semaine pour partager leur appréciation », a expliqué M. Tusk à l’issue d’un entretien avec le négociateur en chef de l’Union européenne sur le Brexit, Michel Barnier.

Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, et Donald Tusk, président du Conseil européen, présentent le projet d’accord à la presse, le 15 novembre à Bruxelles. / Francisco Seco / AP

Parallèlement, la Commission doit continuer de discuter avec le Royaume-Uni de la déclaration politique sur la future relation entre Londres et l’UE, qui doit accompagner l’accord de retrait. Celle-ci pourrait être conclue mardi entre les deux négociateurs, a souligné M. Tusk, avant d’être analysée par les Etats membres pendant quarante-huit heures, c’est-à-dire jusqu’à jeudi. Le travail avec Londres pour terminer la déclaration sur la future relation « sera intense », a pour sa part prédit Michel Barnier. « Notre but est de finaliser le texte pour qu’il puisse être entériné par le Conseil européen. Nous n’avons pas de temps à perdre », a-t-il souligné.