Un journaliste camerounais a été écroué, jeudi 15 novembre, après avoir été inculpé d’« apologie du terrorisme, déclarations mensongères et outrage au chef de l’Etat », a annoncé vendredi à l’AFP son avocat. Michel Biem Tong est journaliste et promoteur du site d’informations Hurinews.com. Il a été interpellé le 23 octobre par les services de la sécurité militaire, a précisé Me Essomba Tchoungui.

Selon le collectif de soutien qui s’est créé après son arrestation, l’interpellation du journaliste est intervenue après « une série d’articles pour dénoncer les multiples exactions de l’armée camerounaise dans les zones anglophones du Cameroun », où un conflit oppose des séparatistes armés aux forces gouvernementales.

Le collectif, dans une pétition mardi, a demandé la « remise en liberté sans condition » de M. Biem Tong. Il sera présenté devant le tribunal militaire de Yaoundé le 5 décembre.

Depuis la tenue de l’élection présidentielle, le 7 octobre, remportée par le président Paul Biya, 85 ans dont trente-six au pouvoir, au moins six journalistes ont été interpellés au Cameroun.

Depuis la fin 2017, des dizaines de séparatistes de la minorité anglophone ont pris les armes dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Plus de 200 membres des forces camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit, ainsi que plus de 500 civils, selon le think tank International Crisis Group (ICG).

Crise anglophone : pourquoi le Cameroun s’enflamme ?
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