Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le 16 novembre, à Jérusalem. / ODED BALILTY / AFP

Le gouvernement Nétanyahou va-t-il tenir encore longtemps ? La confusion règne en Israël, vendredi 16 novembre, quelques jours après la démission du ministre de la défense, Avigdor Lieberman.

Alors qu’une source proche de la coalition au pouvoir a annoncé des élections anticipées, cette information a été démentie rapidement par le parti de Benyamin Nétanyahou. Mettre fin au gouvernement considéré comme le plus à droite de l’histoire d’Israël serait une « erreur historique » aux yeux du premier ministre, a lancé vendredi le porte-parole du Likoud.

M. Nétanyahou s’est entretenu vendredi avec l’un des piliers de sa coalition, Naftali Bennett, ministre de l’éducation et chef du parti nationaliste religieux Foyer juif. L’entretien avait été précédé d’un ultimatum du Foyer juif : soit M. Bennett obtenait le portefeuille convoité de la défense, soit ç’en était fini de la coalition. La rencontre avec M. Nétanyahou s’est « conclue par un accord sur le fait que continuer avec le gouvernement actuel n’avait plus de sens », a rapporté une source proche de M. Bennett.

Cessez-le-feu

Cette source a également évoqué l’opposition d’un autre partenaire de coalition, le ministre des finances, Moshe Kahlon, à la nomination de M. Bennett à la défense. Mais ces « rumeurs » ne sont « pas exactes », a rétorqué le porte-parole du Likoud. M. Nétanyahou entend « déployer tous les efforts » pour préserver gouvernement, et « ne pas commettre la même erreur qu’en 1992, quand on a fait tomber le gouvernement de droite, ce qui a amené la gauche au pouvoir et a conduit à Oslo, une catastrophe pour l’Etat d’Israël », a-t-il dit, en allusion aux accords d’Oslo sur l’autonomie palestinienne.

« Dans l’immédiat », selon ce porte-parole, M. Nétanyahou va donc assumer les fonctions de ministre de la défense, en plus des affaires étrangères et de la santé. L’issue de cette crise politique, qui pourrait résulter du refus des uns ou des autres d’assumer publiquement la responsabilité de la chute du gouvernement, paraît remise à dimanche, après le shabat. De nouvelles consultations entre responsables de la coalition sont prévues à ce moment-là.

La démission de M. Lieberman, et la crise politique qui en résulte, est intervenue au lendemain du cessez-le-feu conclu avec le mouvement islamiste palestinien du Hamas et ses alliés à Gaza. Le ministre ultra-nationaliste a dénoncé devant la presse le cessez-le-feu comme une « capitulation devant le terrorisme ». « L’Etat achète le calme à court terme au prix de graves dommages à long terme pour la sécurité nationale », a-t-il dit. Il a appelé à des élections législatives anticipées dans le pays.

M. Lieberman a aussi critiqué la décision du gouvernement de permettre le transfert de plusieurs millions de dollars qataris dans la bande de Gaza, principalement pour payer les salaires des fonctionnaires du Hamas.