Le mystère du meurtre de Jamal Khashoggi va se poursuivre – au moins – jusqu’à lundi « ou mardi ». Le président américain Donald Trump a déclaré, samedi 17 novembre, que les Etats-Unis détermineraient « dans les deux prochains jours » qui a tué le journaliste saoudien, assassiné le 2 octobre au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, en Turquie.

Parlant à des journalistes à Malibu, lors d’un déplacement consacré aux feux qui ravagent l’Etat de Californie, le locataire de la Maison Blanche a annoncé qu’un « rapport complet » sur le point de savoir « qui l’a fait » serait achevé.

Les Etats-Unis n’ont, à ce stade, abouti à aucune « conclusion définitive » sur les responsabilités dans cet assassinat, avait affirmé plus tôt le département d’Etat américain.

Cela contredit les informations rapportées vendredi par le Washington Post et le New York Times ; les deux quotidiens ont écrit que la Central Intelligence Agency (CIA, l’agence américaine chargée du renseignement extérieur) a conclu que le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman avait commandité l’assassinat du journaliste.

Tout en assurant que les Etats-Unis restaient déterminés à ce que « tous les responsables » du meurtre de M. Khashoggi répondent de leurs actes, Heather Nauert, porte-parole de la diplomatie américaine, a affirmé qu’il était prématuré de pointer du doigt qui que ce soit. « Les récentes informations selon lesquelles le gouvernement américain a abouti à une conclusion définitive sont inexactes, a-t-elle stipulé dans un communiqué. Nombre de questions sans réponses demeurent. »

Des versions divergentes

Le département d’Etat a rappelé que les Etats-Unis avaient déjà annoncé des sanctions financières ciblées contre dix-sept responsables saoudiens impliqués dans le meurtre, et précisé que des « mesures complémentaires » pourraient être examinées.

Les révélations du Washington Post, avec lequel collaborait régulièrement le journaliste critique de Riyad, contredisent les récentes affirmations du royaume saoudien qui a totalement dédouané Mohammed Ben Salman.

Pour parvenir à ses conclusions, précise le quotidien, la CIA s’est notamment appuyée sur un appel entre le frère du puissant prince héritier, également ambassadeur de l’Arabie saoudite aux Etats-Unis, et Jamal Khashoggi. Riyad a, à plusieurs reprises, changé sa version officielle sur ce qui était arrivé au journaliste une fois franchie la porte du consulat.