Les ministres des affaires européennes des 27 pays de l’Union européenne (UE) ont donné leur accord, lundi 19 novembre, au projet d’accord conclu entre Bruxelles et Londres sur le Brexit. « La première étape difficile est franchie. Nous avons réussi à préserver l’unité », s’est félicité Gernot Blümel, ministre des affaires étrangères autrichien, à l’issue d’une réunion à Bruxelles. « Je suis satisfait que les ministres soutiennent aujourd’hui tout le paquet », a ajouté de son côté le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier

Après plusieurs mois de négociations intenses, ce texte avait été validé mercredi soir par le gouvernement britannique. Mais le Royaume-Uni est depuis plongé dans une profonde crise politique. Cinq membres du gouvernement, dont le ministre chargé du Brexit et le secrétaire d’Etat pour l’Irlande du Nord, ont en effet démissionné jeudi pour protester contre cet accord. La première ministre britannique, Theresa May, est depuis de plus en plus isolée et fragilisée alors que se profile un sommet européen, le 25 novembre, pour entériner le projet d’accord.

Vers un vote de défiance ?

Le point le plus controversé est le backstop, ou filet de sécurité, solution de dernier recours prévoyant le maintien de l’ensemble du Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE. Il prévoit également un alignement réglementaire plus poussé pour l’Irlande du Nord si aucun accord sur la future relation entre Bruxelles et Londres n’était conclu à l’issue d’une période de transition de vingt et un mois après le Brexit.

Theresa May a tenté de rassurer dimanche, comparant le backstop à une « police d’assurance ». Mais la cheffe du gouvernement est menacée d’être renversée par un vote de défiance. Celui-ci serait déclenché s’il est demandé par 15 % du groupe conservateur au Parlement, soit 48 éputés.

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