Un homme, blessé dans l’attentat suicide qui a frappé Kaboul le 20 novembre 2018, est soigné dans un hôpital de la ville. Au moins 40 personnes sont mortes dans l’attaque. / Rahmat Gul / AP

Un rassemblement de religieux de haut rang célébrant la naissance du prophète Mahomet, mardi 20 novembre à Kaboul, a été la cible d’un attentat suicide, qui a fait au moins quarante morts et soixante blessés, ont annoncé des responsables officiels. « Quarante corps (sans vie) et soixante blessés ont pour l’instant été évacués vers les hôpitaux », a déclaré le porte-parole du ministère de la santé.

« Le kamikaze s’est fait exploser dans l’Uranus Wedding Palace, où s’étaient réunis des oulémas pour célébrer en ce jour la naissance du prophète », a dit la police de Kaboul. Le ministère de la défense a confirmé l’information, soulignant que des « oulémas venus de tout le pays et d’autres personnes participaient à la cérémonie » dans la salle des fêtes. Un responsable de la salle, dont la grande capacité permet des rassemblements d’envergure, tels que des réunions politiques, a raconté qu’« environ mille personnes [y] étaient présentes » au moment de l’explosion.

Pas de revendication dans l’immédiat

L’attentat n’a pour l’heure pas été revendiqué, mais le groupe Etat islamique (EI) est le plus souvent à l’origine des attaques suicides en Afghanistan. C’est le plus lourd bilan dans un attentat à la bombe dans la capitale afghane depuis le double attentat, revendiqué par l’EI, contre la communauté des Hazaras, de confession chiite, qui avait fait vingt-six morts au début de septembre dans une salle de sport, où s’entraînaient des lutteurs.

Ce n’est pas la première fois que les oulémas d’Afghanistan sont la cible d’attaques. En juin, un kamikaze s’était fait exploser près d’un rassemblement d’oulémas à Kaboul, environ une heure après que le Conseil des oulémas eut qualifié ces attentats de péchés. Ce mardi était un jour férié en Afghanistan. Dans la matinée, le président Ashraf Ghani avait prononcé un discours appelant à la paix devant les oulémas dans le palais présidentiel à Kaboul.