Carlos Ghosn a été arrêté lundi 19 novembre au Japon. / TOSHIFUMI KITAMURA / AFP

« Carlos Ghosn n’est plus en état de diriger le groupe. » Au lendemain de l’arrestation pour fraude fiscale au Japon du PDG de Renault et président non exécutif de Nissan et Mitsubishi, le ministre de l’économie, Bruno le Maire, a demandé mardi 20 novembre une gouvernance intérimaire pour le constructeur automobile.

« Il faut une gouvernance intérimaire (...) puisqu’aujourd’hui M. Ghosn est empêché de diriger l’entreprise », a dit M. Le Maire en précisant qu’il recevrait dans la matinée les représentants de l’Etat au conseil d’administration du groupe.

Un porte-parole de Renault a confirmé que son conseil d’administration se réunira dans la soirée de mardi pour discuter précisément de la possibilité d’une direction intérimaire et, plus largement, de la gouvernance du groupe pendant la détention de son dirigeant.

M. Le Maire a ajouté sur Franceinfo que l’Etat, qui détient 15 % de Renault, « ne va pas demander le départ formel de Carlos Ghosn en conseil d’administration pour une raison simple : nous n’avons pas de preuves. »

Pas de fraude identifiée en France

Accusé d’avoir dissimulé au fisc une part importante de ses confortables revenus, le dirigeant de 64 ans était toujours en garde à vue, mardi, dans un centre de détention de Tokyo, au lendemain de son arrestation à la sortie de son jet privé.

Bruno Le Maire a également annoncé qu’il contacterait son homologue japonais dans la journée pour lui demander « tous les éléments fournis par Nissan à la justice japonaise » sur sa fraude fiscale.

L’administration française n’a par ailleurs identifié aucune fraude fiscale en France de la part de M. Ghosn, a assuré le ministre. « Dès que j’ai appris la nouvelle » de sa garde à vue, « nous avons avec Gérald Darmanin demandé à nos services de vérifier la situation fiscale de Carlos Ghosn en France ». Or « il n’y a rien de particulier à signaler sur la situation fiscale de M. Ghosn en France », a assuré M. le Maire sur France Info.