Ibrahim Maalouf, le 9 novembre au tribunal de Créteil. / PHILIPPE LOPEZ / AFP

Le tribunal de Créteil a condamné, vendredi 23 novembre, le trompettiste Ibrahim Maalouf à quatre mois de prison avec sursis pour une agression sexuelle sur une collégienne de 14 ans. Le tribunal a également condamné l’artiste à une amende de 20 000 euros. A l’issue d’une audience tendue le 9 novembre, le procureur avait requis six mois de prison avec sursis contre le musicien, jugeant « crédible » la version de la jeune fille et estimant qu’il y avait bien eu « surprise » et « contrainte ».

Pour la jeune fille, l’histoire commence avec un baiser « avec la langue » à la sortie d’un cinéma, dans le cadre d’un stage de troisième qu’elle effectuait au studio d’enregistrement de l’artiste franco-libanais à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), en 2013. Un « smack », un simple « bisou » initié par la jeune fille, assure lui Ibrahim Maalouf, 33 ans à l’époque. A la barre, il a mimé comment il lui a « pris les poignets » pour la repousser, « sans la brusquer ».

Deux jours après, selon son ancienne stagiaire, il l’aurait à nouveau embrassée, dans son studio d’enregistrement cette fois. « Attrapée par le bassin », « comme si on faisait l’amour mais habillés », « je sentais son sexe derrière moi sur mes fesses », décrira-t-elle. Cette deuxième séquence n’a jamais existé soutient Maalouf, qui assure n’avoir jamais eu d’« attirance » pour cette « adolescente ».

Troubles alimentaires

Les parents n’ont signalé les faits qu’un an plus tard, après qu’elle se fut confiée à un médecin. Elle avait commencé à se scarifier et à avoir des troubles alimentaires, et a depuis effectué plusieurs hospitalisations et thérapies.

« Je pensais que c’était quelque chose de génial qui m’arrivait, avait dit à la barre la jeune femme, aujourd’hui âgée de 18 ans. Je lui étais reconnaissante, j’avais l’impression qu’il m’accordait une importance démesurée, à mon âge, avec sa notoriété. J’ai mis du temps à réaliser que ce n’était pas normal ». Dans ses réquisitions, le procureur avait cependant souligné la « non-dangerosité » d’Ibrahim Maalouf, et noté qu’il ne souhaitait pas requérir que ce dernier, qui enseigne la musique aux jeunes, ne puisse plus travailler avec des mineurs.