Le harcèlement sexuel est « pratiqué » et « très répandu » au sein de l’Union africaine (UA), selon les conclusions vendredi 23 novembre d’un comité chargé d’une enquête interne après des accusations parvenues par lettre anonyme, qui fait état d’une « confirmation quasi unanime du caractère très répandu du harcèlement sexuel par les personnes invitées à témoigner ».

« Les éléments de preuve présentés laissent penser que cette forme de harcèlement est pratiquée par des responsables à l’encontre d’employées de sexe féminin placées sous leurs ordres, notamment, mais pas exclusivement, lors de missions à caractère officiel à l’extérieur du lieu de travail », selon un communiqué de l’institution, qui regrette l’absence d’une politique de lutte contre ces agissements. Les auteurs de harcèlement sexuel profitent de leur position hiérarchique pour exploiter « les employés à contrat déterminé, les bénévoles et les stagiaires », en faisant aux jeunes femmes « des promesses crédibles de contrats ».

Dans son communiqué, l’UA fait part de son intention de « renforcer sa politique de tolérance zéro » et d’instituer une « politique globale de lutte contre le harcèlement sexuel qui protège les victimes et punisse sévèrement les auteurs », sans donner de calendrier précis pour sa mise en place. Le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, devrait prochainement mettre sur place un autre comité, chargé d’enquêter sur 44 cas de harcèlement sexuel présumé.