Djamel Ould Abbes, secrétaire général du Front de libération nationale, en meeting à Alger le 28 avril 2017, pendant la campagne pour les élections législatives. / Ramzi Boudina / REUTERS

Le Front de libération nationale (FLN), au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie, a annoncé, dimanche 25 novembre, s’être doté d’une structure dirigeante provisoire, semblant entériner le départ du secrétaire général Djamel Ould Abbes.

L’agence d’Etat Algérie Presse Services (APS), traditionnel porte-voix des autorités, avait annoncé le 14 novembre la démission pour raisons de santé de M. Ould Abbes, 84 ans, et son remplacement à la tête de l’ancien parti unique par Mouad Bouchareb, récemment élu président de l’Assemblée populaire nationale (chambre basse du Parlement).

Cette démission avait été immédiatement démentie par des membres du bureau politique, qui avaient simplement évoqué un repos consécutif à un malaise de M. Ould Abbes, resté silencieux depuis cette annonce.

« Un nouveau départ »

Dimanche, le FLN a annoncé dans un communiqué la création, « conformément aux instructions » du chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, également président du parti, d’une « instance dirigeante » de la formation, dont Mouad Bouchareb est nommé « coordonnateur ». Le « secrétariat » de cette instance est composé de cinq des quinze membres du bureau politique sortant, auxquels s’ajoute une députée.

Cette « instance dirigeante […] du FLN a pour mission » de préparer un « congrès extraordinaire à même de lui garantir un nouveau départ dans le cadre de l’unité, la cohésion et la solidarité », selon le communiqué. « Il sera également mis en place une structure exécutive constituée de cadres du parti, dont le nombre et la composition seront définis ultérieurement », précise le texte.

Plusieurs cadres du FLN avaient argué ces derniers jours que la nomination de M. Bouchareb pour remplacer M. Ould Abbes en tant que secrétaire général était contraire aux statuts de la formation.

Luttes internes

Réputé proche du président Bouteflika dont il s’affichait comme un soutien inconditionnel, M. Ould Abbes ne faisait pas l’unanimité au sein du parti, traditionnellement traversé par des luttes internes. Depuis qu’il en avait pris la tête, en 2016, il avait sans cesse repoussé la convocation du comité central, censé se réunir annuellement.

En pointe depuis six mois dans la campagne pour un cinquième mandat du chef de l’Etat, il avait annoncé un peu vite, fin octobre, que celui-ci serait le candidat du FLN lors de la présidentielle d’avril 2019, avant d’admettre que M. Bouteflika n’avait toujours pas fait part de ses intentions.

Il s’était également mis à dos une partie de la formation au pouvoir en désavouant publiquement un membre du Comité central, Tayeb Louh, également ministre de la Justice, qui avait critiqué le Premier ministre Ahmed Ouyahia, patron du Rassemblement national démocratique (RND), principal allié du FLN au sein de la majorité présidentielle.