Au surlendemain des violences survenues lors du rassemblement parisien des « gilets jaunes », qui ont donné lieu à plus d’une centaine d’interpellations, et à la veille de mesures que doit annoncer Emmanuel Macron, quelques manifestations éparses étaient signalées, lundi 26 novembre.

  • Le point sur les blocages

Les principales perturbations se concentrent dans les Côtes-d’Armor (la N12 est fermée dans les deux sens au niveau de Saint-Brieuc), en Seine-Maritime (circulation perturbée aux abords du pont Flaubert à Rouen) et dans le Calvados (bretelle de sortie du périphérique de Caen vers la N158 fermée). L’autoroute 6 (A6) a été rouverte entre Lyon et Mâcon.

  • Infiltration de l’ultradroite et comparutions immédiates à Paris

Rassemblement de « gilets jaunes » sur les Champs-Elysées, le 24 novembre. / Benjamin Girette pour le Monde / Benjamin Girette

Quarante-cinq personnes ont déjà présenté à la justice sur les 103 personnes interpellées après les violences survenues lors du rassemblement parisien, a annoncé le préfet de police de Paris, Michel Delpuech. Vingt-sept personnes seront présentées ce lundi en comparution immédiate, a ajouté M. Delpuech dans une interview sur CNews. Une vingtaine d’interpellés ont été remis en liberté et huit ont fait l’objet d’un rappel à la loi.

« Cette configuration est absolument sans précédent, d’une part, par le caractère totalement improvisé – pas d’organisateur, pas d’interlocuteur –, elle est sans précédent aussi par la durée de l’événement », a déclaré M. Delpuech.

« Les commandos étaient largement infiltrés, inspirés, manipulés par des membres de l’ultradroite qu’on a vus à l’œuvre. Ces groupes d’ultradroite font l’objet de toute l’attention des services centraux et il n’est pas exclu qu’interviennent des décisions de dissolution de tel ou tel groupe. »

Les forces de l’ordre ont utilisé 5 000 grenades lacrymogènes, « plus d’un[e] par minute, c’est du jamais-vu », s’alarme Michel Delpuech et les sapeurs-pompiers ont éteint « plus d’une centaine de feux ». « Le bilan humain, c’est 31 personnes blessées, 24 parmi les manifestants, dont une plus sérieusement à la main – sans doute en voulant ramasser une grenade – et sept parmi les forces de l’ordre, dont une personne assez sérieusement blessée », a souligné le préfet.

  • Vers la désignation de porte-parole ?

Conscients de la difficulté de faire entendre la voix d’un mouvement sans représentant, ne s’appuyant sur aucune organisation politique ou syndicale, les « gilets jaunes » réfléchissent désormais à désigner des porte-parole.

Dans la nuit de dimanche 25 à lundi 26 novembre, Eric Drouet, le chauffeur-routier à l’initiative de la mobilisation du 17 novembre, a posté une nouvelle vidéo : la première en dix jours. Il y précise que des votes sont en cours pour voir qui pourrait les représenter si une proposition de rencontre était avancée par le président de la République.

Il évoque le choix de huit porte-parole, dont il pourrait faire partie, avec Priscilla Ludosky, à l’origine, elle, d’une pétition contre la hausse du prix des carburants, qui a recueilli à ce jour 980 000 signatures sur le site Change.org. Eric Drouet souligne, cependant, la difficulté de trouver des personnes légitimes aux yeux des « gilets jaunes ». Ainsi, la candidature de Benjamin Cauchy, figure de la fronde à Toulouse, qui a pris la parole sur BFM-TV ce week-end au nom des « gilets jaunes » semblait assez contestée au sein des manifestants.

  • Annick Girardin mercredi à La Réunion, barrages en hausse

A La Réunion, le 24 novembre. / RICHARD BOUHET / AFP

La ministre de l’outre-mer a annoncé qu’elle irait mercredi à la rencontre des « gilets jaunes » à La Réunion, où elle fera des annonces notamment sur le coût de la vie, alors que le nombre de barrages sur l’île est reparti nettement à la hausse. « Je prendrai le temps qu’il faut », a souligné sur la chaîne Réunion La Première la ministre. Le nombre de barrages filtrants ou bloquants est remonté à 32 lundi, contre une douzaine ce week-end, selon la direction régionale des routes.

Blocage du 17 novembre : 3 questions autour de la hausse des prix du carburant
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