Frànçois Atlas sera en concert littéraire à Maison de la poésie, à Paris, le 28 novembre. / MARGAUX SHORE

LES CHOIX DE LA MATINALE

La chanson française est à l’honneur cette semaine avec le Charabia Festival de Reims ; les auteurs classiques aussi avec une mise en musique de huit poèmes des Fleurs du Mal de Baudelaire par Frànçois Atlas. Si vous préférez l’opéra, Deborah Warner propose sa version de La Traviata au Théâtre des Champs-Elysées. On n’oublie pas le jazz avec Riccardo del Fra au Sunside et les Victoires du jazz.

UN FESTIVAL : Charabia Festival, à Reims, du 27 novembre au 2 décembre

Affiche du Charabia Festival, à Reims. / DR

« Le rendez-vous des amoureux des mots et des oreilles curieuses », c’est ainsi que se présente le Charabia Festival, organisé par le chanteur Barcella avec Ulysse maison d’artistes, structure de productions de concerts et label, en partenariat avec La Cartonnerie, salle labellisée « de musiques actuelles » de la ville de Reims (Marne). La chanson française y est fêtée, dans ses atours musicaux les plus variés, rock, folk, électro, rap… Sont ainsi annoncées, du mardi 27 novembre au dimanche 7 décembre, une quinzaine de formations. Avec, pour débuter, deux groupes, Feu ! Chatterton et Grand Blanc, le 27 novembre. Suivront, un programme jeune public, dans l’après-midi du 28 novembre avec Monsieur Lune puis une évocation de Gainsbourg, la chanteuse Camille Hardouin et le chanteur Dominique A, pour l’occasion programmés à La Comédie, jeudi 29, Gaëtan Roussel, Dani Terreur et le duo Belfour (le 30), Gaël Faye, Hippocampe fou et Foé (samedi 1er décembre) et enfin Yves Jamait et Olivier Vaillant (le 2).

A noter que le chanteur Barcella, qui donc a concocté le programme de cette deuxième édition du festival, et dont le quatrième album Soleil (Ulysse maison d’artistes/Sony Music) sera au Trianon, à Paris, vendredi 14 décembre. Sylvain Siclier

Charabia Festival à La Cartonnerie, 84 rue du docteur Lemoine et à La Comédie, 3, chaussée Bocquaine, à Reims (Marne). Du 27 novembre au 2 décembre. De 20 € à 32 €, journée jeune public, de 5 € à 14 €.

UNE CHANSON : « Sermon », une reprise de Bobbie Gentry par Mercury Rev (avec Margo Price)

Mercury Rev - Sermon (featuring Margo Price)
Durée : 04:32

Méconnue du grand public en Europe, la chanteuse country soul américaine Bobbie Gentry fut pourtant jadis l’auteure, compositrice et interprète d’un des plus grands tubes de l’année 1967, l’éternel Ode To Billie Joe, adapté notamment par Joe Dassin sous le titre Marie-Jeanne. Objet d’un culte fervent chez les esthètes de pop léchée des années 1960, la chanteuse californienne refait actuellement parler d’elle avec un superbe coffret rétrospectif paru chez Universal, The Girl from Chickasaw County, ainsi qu’un album hommage annoncé pour le 8 février 2019.

Aux manettes de ce dernier, le groupe pop onirique américain Mercury Rev, qui a entrepris de revisiter entièrement l’album The Delta Sweete (deuxième album de Gentry paru en 1968), dopé par un casting féminin de haute volée : Norah Jones, Hope Sandoval (Mazzy Star), Beth Orton, Rachel Goswell (Slowdive) ou encore Vashti Bunyan prêteront leur voix sur The Delta Sweete Revisited qui sortira chez Bella Union. Le premier extrait dévoilé, Sermon, est interprété par la chanteuse de Nashville Margo Price, protégée du rocker Jack White sur son label Third Man Records. Franck Colombani

UN OPÉRA : « La Traviata » de Verdi, mise en scène par Deborah Warner, au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris, du 28 novembre au 9 décembre

« La Traviata », au Théâtre des Champs-Elysées. / VINCENT PONTET

Deux « Traviata » expirent de conserve cet automne à Paris. Si l’on connaît déjà sous toutes les coutures, la production de Benoît Jacquot présentée en octobre à l’Opéra de Paris (et reprise en décembre), on se réjouit de découvrir la version proposée par Deborah Warner au Théâtre des Champs-Elysées. Une riche idée en effet que d’avoir invité cette production montée en 2012 au Theater an der Wien, retravaillée pour l’occasion nous dit-on, par la grande dame du théâtre britannique, laquelle, trop peu présente en France, nous a pourtant gratifiés en 2008 d’un Didon et Enée de Purcell inoubliable à l’Opéra-Comique. Les musiciens de Jérémie Rhorer dans la fosse et un plateau de chanteurs faisant la part belle au chant français, devraient être des atouts supplémentaires. Marie-Aude Roux

La Traviata, de Verdi, avec Vannina Santoni (Violetta), Saimir Pirgu (Alfredo), Laurent Naouri (Germont), Catherine Trottmann (Flora), Deborah Warner (mise en scène), Le Cercle de l’Harmonie, Jérémie Rhorer (direction). Théâtre des Champs-Elysées, 15 avenue Montaigne, Paris 8e. Du 28 novembre au 9 décembre. Tél. : 01-49-52-50-50. De 5 € à 145 €.

QUATRE CONCERTS :

  • Frànçois Atlas, mercredi 28 novembre à la Maison de la poésie à Paris

Frànçois Atlas sera en concert littéraire à Maison de la poésie, à Paris, le 28 novembre. / MARGAUX SHORE

Mettre en musique les poèmes des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire est une vieille tentation de la chanson française. Après Léo Ferré, Serge Gainsbourg, Jean-Louis Murat ou encore Mylène Farmer, c’est au tour de Frànçois Marry, chanteur et leader du groupe Frànçois And The Atlas Mountains, de se lancer dans cette adaptation. Dans un disque sobrement intitulé Les Fleurs du Mal (Silène) sorti en septembre, le musicien interprète sous le pseudonyme Frànçois Atlas huit textes de Baudelaire, dont certains en duo, aux côtés de Juliette Armanet, Fishbach, Barbara Carlotti.

Un projet qui a germé voilà deux ans : « A l’automne 2016, répondant à l’invitation du Musée de La Vie romantique de proposer un concert à l’occasion de l’exposition Baudelaire, L’œil moderne”, je me suis fixé le défi d’apprendre par cœur des poèmes des Fleurs du mal. J’ai utilisé des accords de guitare très simples comme structure mnémotechnique. J’ai été frappé de la régularité et de la musicalité des vers, ils se sont glissés dans ce format pop avec limpidité. Heureux de cette performance, j’ai proposé à mon producteur d’en enregistrer des passages. Cela s’est rapidement transformé en album… » Moins de deux semaines après un premier concert littéraire donné à la Maison de la poésie, Frànçois Atlas nous y redonne rendez-vous pour une seconde date, mercredi 28 novembre, illustré de photographies signées Margaux Shore. F. C.

Maison de la poésie, 157, rue Saint-Martin, Paris 3e. Mercredi 28 novembre, à 20 heures. 15 € (adhérent 10 €).

  • Riccardo Del Fra au Sunside, les 29, 30 novembre et 1er décembre

Pochette de l’album « Moving People », de Riccardo Del Fra. / CRISTAL RECORDS/SONY MUSIC

Contrebassiste et compositeur, Riccardo Del Fra aborde, a enregistré de mai à juillet, avec six musiciens d’envergure, des compositions réunies dans l’album Moving People (Cristal Records/Sony Music), commercialisé depuis le 19 octobre. « Equilibre entre l’écrit et l’improvisé », comme Riccardo Del Fra l’indique dans son texte de présentation. Ce recueil de dix thèmes, par lequel le jazz est emporté vers de beaux élans lyriques, un sens très sûr des contrastes, sera présenté à trois reprises, du jeudi 29 novembre au samedi 1er décembre, au Sunside, à Paris. Avec Riccardo del Fra, Jan Prax et Rémi Fox aux saxophones, Tomasz Dabrowski à la trompette, Kurt Rosenwinkel à la guitare, Jason Brown à la batterie et un pianiste différent chaque soir, Thibault Gomez (le 29), Bruno Ruder (le 30) et Carl-Henri Morisset, présent sur l’enregistrement (le 1er). S. Si.

Sunside, 60, rue des Lombards, Paris 1er. Mo Châtelet, Les Halles. Tél. : 01-40-26-46-60. Du jeudi 29 novembre au samedi 1er  décembre, à 21 heures. 30 €, jeudi et samedi ; 35 €, vendredi.

UNE (PETITE) TOURNÉE : Postmodern Jukebox, du 3 au 8 décembre, à Paris, Lyon, Grenoble et Nice

Thriller - Michael Jackson (1930s Jazz Cover) ft. Wayne Brady
Durée : 04:26

Fondé en 2009 par le pianiste Scott Bradlee, l’orchestre Postmodern Jukebox s’est spécialisé dans la reprise de succès pop et rock dans un traitement jazz, plutôt celui des premiers temps du genre, New Orleans et swing, avec trombone, trompette, clarinette, saxophone, piano bastringue, pompe à la guitare, avec virées vers des ambiances cabaret et quelques modernités be-bop. Chanteuses et chanteurs reprennent, dans cet accompagnement, des tubes de la pop et du rock, souvent dans de savoureuses transformations, qui font swinguer aussi bien Ed Sheeran, Toto, Nirvana, Fleetwood Mac que Pharrell Williams, Lady Gaga, Blondie ou Michael Jackson. En tournée européenne, depuis le 21 novembre et jusqu’au 14 décembre, la formation jouera à quatre reprises en France, Salle Pleyel, à Paris, le 3 décembre (de 45,50 € à 67,50 €), à La Bourse du travail de Lyon, le 4 (de 34,50 € à 67,50 €) à La Belle électrique, à Grenoble, le 6 (40 €) et au Théâtre Lino-Ventura de Nice, le 8 (45,50 €). S. Si.

UNE ÉMISSION DE TÉLÉVISION : Victoires du jazz, sur France 3 et CultureBox, dans la nuit du samedi 1er décembre au dimanche 2 décembre

Les Victoires du Jazz 2018 - Le film (Bande-annonce)
Durée : 01:33

Un temps perdues dans la longue cérémonie des Victoires de la musique, avec deux ou trois catégories, puis intégrées bizarrement au sein des Victoires de la musique classique, les Victoires du jazz ont pris leur indépendance au début des années 2000 avec une cérémonie de remise des prix spécifiques. A la présentation en direct (ou en différé) de la remise des prix avec petit discours et prestation sur scène, l’organisation a substitué depuis 2017, la diffusion d’un film présentant les victorieuses et victorieux. Il sera diffusé dans la nuit du samedi 1er décembre au dimanche 2 décembre sur France 3 et la plateforme CultureBox… à 0 h 35. Une fois dans l’année un peu de jazz à un horaire raisonnable, genre vers 22 heures, c’est probablement trop pour le service public.

Tardivement donc, l’on retrouvera six portraits comme autant de Victoires dans le film réalisé par Yan Pröfrock. Et la gagnante et les gagnants sont : la chanteuse Cécile McLorin Salvant (« voix de l’année »), le pianiste Laurent de Wilde (« artiste de l’année »), The Amazing Keystone Big Band (« groupe de l’année »), le trompettiste David Enhco (« artiste qui monte de l’année »), le disque Dadada du pianiste Roberto Negro (« album sensation de l’année », album de l’année aurait été suffisant) et le disque Music Is My Hope du saxophoniste Raphaël Imbert (« album inclassable de l’année », intitulé un rien rébarbatif). Les séquences ont été tournées lors de concerts, dans des lieux d’enregistrements, dans la nature (rivière, champs, espaces herbeux…) avec témoignages de camarades musiciennes et musiciens et propos de l’une et des autres. Et suffisamment de musique pour réjouir les oreilles. S. Si.

Les Victoires du jazz, film de Yan Pröfrock sur France 3 et CultureBox, dans la nuit du samedi 1er décembre au dimanche 2 décembre.