Le ministre de la défense ukrainien, Stepan Poltorak, s’adresse aux députés avant l’ouverture de la session extarordinaire au Parlement, le 26 novembre 2018. / GENYA SAVILOV / AFP

A la suite de l’incident survenu entre les marines russe et ukrainienne dans le détroit de Kertch, les députés ukrainiens ont donné leur accord, lundi 26 novembre, au décret signé plus tôt par le président ukrainien, Petro Porochenko, et introduisant la loi martiale.

Ce décret va entrer en vigueur le 28 novembre pour une durée de trente jours et ne concerne que les régions frontalières de la Russie et de la Transnistrie. Il prévoit notamment la mobilisation des réservistes et des mesures visant au maintien de l’ordre public.

Tirs de la marine russe

Dimanche, le face-à-face entre plusieurs navires de guerre russes et ukrainiens dans le détroit de Kertch, qui délimite les eaux de la mer d’Azov et celles de la mer Noire, s’est soldé par des tirs de la marine russe sur trois bateaux ukrainiens. Mis hors de combat, ils ont ensuite été capturés par des commandos du FSB, les services de sécurité russes qui ont la charge de la protection des frontières.

Le Monde

Selon Kiev, six de ses marins auraient été blessés et vingt-trois capturés dans ces violences – les plus graves dans cette zone où la tension n’a cessé de monter ces derniers mois. Pour M. Porochenko, cet épisode est une « nouvelle étape de l’agression » russe contre l’Ukraine, justifiant l’instauration de la loi martiale.

« Les informations des services de renseignement montrent la menace extrêmement élevée d’une opération terrestre contre l’Ukraine », a déclaré le chef de l’Etat dans une adresse télévisée à la nation. Il a cependant décidé dans l’après-midi d’en réduire la période, de soixante à trente jours.

Les députés ukrainiens ont également confirmé la tenue de l’élection présidentielle le 31 mars 2019. L’ambassadeur russe adjoint aux Nations unies, Dimitri Polanski, estimait que la demande d’activation de la loi martiale par le président ukrainien ne visait qu’à « reporter la présidentielle » prévue au printemps. Selon lui, Moscou n’a cherché « qu’à assurer la sécurité du pont » enjambant ce détroit, situé entre la Crimée et la Russie.