Une femme syrienne est hospitalisée suite à une présumée attaque chimique sur Alep, le 24 novembre. / GEORGE OURFALIAN / AFP

Le Pentagone a appelé mardi 27 novembre la Russie à permettre une enquête indépendante sur le site de l’attaque chimique présumée de samedi dans la ville syrienne d’Alep, sous contrôle du régime syrien.

Le régime du président syrien Bachar Al-Assad a accusé des « groupes terroristes » d’avoir mené samedi soir, dans trois quartiers d’Alep, une attaque au « gaz toxique » qui a provoqué une centaine de cas de suffocation et entraîné dimanche des raids de représailles de l’allié russe.

Eliminer les traces

Damas a officiellement demandé à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), qui siège à La Haye, d’ouvrir une enquête sur l’attaque présumée. Mais le Pentagone craint que le régime tente d’éliminer les traces de l’attaque et s’en serve de prétexte pour lancer une offensive contre Idlib, ultime bastion insurgé en Syrie, actuellement protégé dans le cadre d’une trêve négociée entre Moscou et Ankara.

« Il est essentiel de s’assurer que le régime syrien n’utilise pas de faux prétextes pour fragiliser ce cessez-le-feux et lancer une offensive sur Idlib », a indiqué dans un communiqué un porte-parole du Pentagone, le capitaine Sean Robertson. « Nous avertissons la Russie qu’elle ne doit pas toucher à un site d’attaque chimique, et nous l’appelons à assurer la sécurité des experts de l’OIAC pour que ces accusations puissent faire l’objet d’une enquête juste et transparente », a-t-il ajouté.

« Nous appelons à une inspection immédiate du site présumé par les inspecteurs internationaux, avec la liberté d’interroger toutes les personnes concernées et de rassembler toutes les preuves sans entrave », a-t-il conclu.

Tout au long du conflit, le régime syrien a été accusé par l’ONU et les capitales occidentales de faire usage d’armes chimiques, ce qu’il a toujours démenti.

En avril, le pouvoir avait été pointé du doigt pour une attaque chimique dans la Ghouta orientale, ex-bastion insurgé aux portes de Damas, qui avait fait 40 morts civils selon les secouristes en zones rebelles. Les Occidentaux avaient mené des frappes de représailles contre le régime d’Assad.

Le régime et la Russie, son alliée, avaient alors empêché pendant plusieurs jours les inspecteurs de l’OIAC de s’approcher du site de l’attaque supposée.