Edouard Philippe (à gauche) et François de Rugy assistent à un discours d’Emmanuel Macron, président de la République, au palais de l’Elysée à Paris, mardi 27 novembre 2018 / JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR « LE MONDE »

« Pas de coup de pouce supplémentaire ». Le premier ministre, Edouard Philippe, a affirmé mercredi 28 novembre sur BFM-TV et RMC qu’il n’y aurait qu’une « revalorisation légale » du salaire minimal au 1er janvier.

« Notre politique, ce n’est pas de faire des coups de pouce au smic ; notre politique, c’est de faire en sorte que le travail paye », a déclaré M. Philippe, rappelant que les salaires nets avaient augmenté en octobre avec la baisse des cotisations salariales.

L’Etat n’a plus accordé de revalorisation exceptionnelle du smic depuis juillet 2012, au lendemain de l’élection de François Hollande. Le smic a été revalorisé à hauteur de 1,2 % au 1er janvier 2018, passant de 9,76 euros à 9,88 euros brut de l’heure, soit 1 498,50 euros bruts mensuels pour un temps plein, selon le mécanisme automatique.

Concertation avec les « gilets jaunes »

Cette déclaration pourrait déplaire aux « gilets jaunes », qui revendiquent en particulier des mesures sur le pouvoir d’achat. Edouard Philippe s’est dit prêt à recevoir une « délégation représentative ». Il souhaite également que le mouvement participe à la future concertation sur la transition écologique annoncée par Emmanuel Macron.

« S’il y a une délégation représentative des “gilets jaunes”, alors je le ferai », a répondu sur RMC-BFM-TV le premier ministre. « Dans ce qu’ils formulent, il y a beaucoup de choses très légitimes qui doivent être entendues », a-t-il dit.

Il a confirmé vouloir mener la concertation et expliqué qu’il allait à partir de jeudi « consulter tous les “corps intermédiaires” », « associations, élus locaux… tous ceux qui souhaitent venir nous dire comment ils envisagent cette réflexion ». Celle-ci doit être « très territorialisée », « si c’est possible un peu en dessous du niveau départemental ».

Se voulant « déterminé et raisonnable », il a également confirmé la hausse de la taxe sur le carburant au 1er janvier avec un système destiné à en limiter l’impact. Son niveau sera évalué chaque trimestre en fonction de « l’évolution du prix de la matière première » :

« Si au cours de l’année il y a un envol du prix de la matière première, alors on pourra revenir au niveau de la taxe fixée au 1er janvier […] Si le prix monte à cause de phénomènes que nous ne maîtrisons pas, alors nous n’ajouterons pas de taxes supplémentaires. »

Possible montée au capital d’EDF

Lors de cet entretien, le premier ministre a également annoncé une décision « courant 2019 » sur une possible montée au capital du groupe Electricité de France (EDF), une fois que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) aura été arrêtée. L’Etat est déjà actionnaire de l’électricien à hauteur de près de 84 %.

Pour M. Philippe, il est « hors de question que l’Etat soit un partenaire accessoire ». Le ministre de la transition écologique, François de Rugy, avait annoncé mardi que l’Etat avait demandé à EDF de faire des « propositions » sur un éventuel changement de sa structure.

Transition énergétique : les annonces à retenir du discours d’Emmanuel Macron
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