L’activiste nord-coréen Shin Dong-hyuk, qui a dû quitter son pays, parle devant le conseil de sécurité des Nations unies en 2014 à New-York. / Jason DeCrow / AP

La Corée du Nord a exhorté les membres du Conseil de sécurité des Nations unies à empêcher la tenue d’une réunion que les Etats-Unis veulent organiser sur le bilan de Pyongyang en matière de droits de l’homme, affirmant que cela irait à l’encontre des récents gestes d’apaisement.

Kim Song, ambassadeur nord-coréen auprès de l’ONU, a exprimé « une profonde surprise et des regrets » à la perspective que le Conseil « puisse nager à contre-courant de la tendance actuelle » en tenant cette réunion sollicitée pour le 10 décembre, d’après un courrier adressé à l’instance onusienne et consulté mardi 27 novembre par l’AFP.

Si cette réunion devait se dérouler, ce serait la cinquième rencontre annuelle du Conseil consacrée aux droits de l’homme en Corée du Nord.

Raviver la confrontation ?

Chaque année depuis 2014, les Etats-Unis sont parvenus à obtenir les neuf votes nécessaires au sein du Conseil de sécurité pour la tenue de cette réunion, malgré l’opposition de la Chine.

En effet, chaque fois, Pékin a réclamé un vote de procédure pour tenter de bloquer cette initiative en estimant qu’un tel sujet devait être abordé au Conseil des droits de l’homme de l’ONU basé à Genève et non au sein du Conseil de sécurité à New York.

L’ambassadeur nord-coréen a prévenu dans sa missive qu’une nouvelle réunion de ce genre « raviverait la confrontation au lieu d’encourager et de promouvoir les développements positifs en cours ».

Il a également accusé les Etats-Unis de « comploter pour inviter » la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet à s’exprimer devant le Conseil pour rendre compte des infractions aux droits humains en Corée du Nord.

Peu de gestes concrets

Lors d’un sommet historique en juin à Singapour intervenu après plusieurs mois d’escalade belliqueuse entre eux, le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un ont engagé un dialogue visant à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.

Un second sommet est envisagé en 2019 mais Pyongyang n’a effectué depuis juin que peu de gestes concrets vers l’abandon de ses programmes nucléaire et balistique.

Ces programmes ont suscité au fil des ans la mise en place par la communauté internationale de sanctions de plus en plus drastiques à l’encontre du régime communiste. Washington a prévenu qu’elles resteraient en place tant qu’ils n’auront pas été arrêtés.

La Chine et la Russie plaident actuellement auprès du Conseil de sécurité pour un allégement de ces sanctions afin de favoriser les progrès dans les discussions sur la dénucléarisation.