L’usine produisant de la poudre de lait infantile, propriété du groupe Lactalis, le 4 décembre 2017 à Craon. / DAMIEN MEYER / AFP

Deux types de salmonelles ont été retrouvées dans des produits fabriqués par la tour nº 2 de l’usine Lactalis de Craon, en Mayenne, lors d’autocontrôles réalisés par le groupe peu avant le début de l’affaire du lait contaminé. C’est ce que révèlent des documents de la Direction générale de la santé (DGS), consultés jeudi 29 novembre par l’Agence France-Presse.

Le groupe Lactalis a étendu, le 20 décembre 2017, son retrait-rappel « à l’ensemble des produits fabriqués sur le site de Craon depuis le 15 février 2017 à la suite de la mise en évidence de Salmonella mbandaka et Salmonella agona dans des produits fabriqués par la tour nº 2 lors d’autocontrôles environnementaux en novembre », selon des comptes rendus de réunions hebdomadaires de sécurité sanitaire, organisées sous l’égide de la DGS.

« Un élément majeur nouveau »

Or, la tour nº 2 a repris sa production en juillet. « C’est sur l’absence de contamination dans la tour nº 2 que le groupe s’appuie pour justifier la réouverture de l’usine de Craon », a souligné le président de l’association des familles victimes du lait contaminé (AFVLCS), Quentin Guillemain. Selon lui, « cette tour nº 2 est un élément majeur nouveau dans la mesure où Lactalis a toujours assuré que le phénomène de contamination était limité à la tour nº 1 ».

Le directeur de la communication de Lactalis, Michel Nalet, a affirmé ne pas connaître ce document. Mais dans le rapport de la commission d’enquête du Sénat du 5 avril 2018, la directrice générale de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGGCCRF) évoquait déjà la détection de salmonelle dans « l’environnement » de la tour nº 2.

A la suite du scandale lié à la contamination à Salmonella agona, Lactalis avait été contraint d’arrêter sa production à l’usine de Craon en décembre 2017 et de rappeler l’ensemble de la production de lait infantile de cette usine.