Sam Gyimah, élu à la chambre des communes dans la circonscription de l’East Surrey, au sud du grand Londres, avait pris ses fonctions de ministre des sciences et des universités il y a moins d’un an, le 9 janvier 2018. / UK Government

Le ministre britannique des sciences et des universités, Sam Gyimah, a démissionné de son poste vendredi pour marquer sa désapprobation à l’égard de l’accord de Brexit négocié par Theresa May avec l’Union européenne. « Après une longue réflexion, je ne peux soutenir l’accord du gouvernement tel qu’il est, j’ai remis ma démission du poste de ministre des sciences et des universités », a annoncé l’intéressé sur sa page Facebook. « Je continuerai de travailler dur pour l’East Surrey [sa circonscription électorale] et à plaider en faveur d’un accord qui conviendra à tout le pays et qui nous aidera tous à prospérer », a-t-il ajouté.

Avec l’accord de divorce, conclu après 17 mois de négociations difficiles, « nous avons renoncé à notre voix, notre vote et notre droit de veto », estime le député conservateur, qui avait défendu le maintien dans l’Union européenne lors du référendum de juin 2016. La décision de Theresa May d’abandonner l’idée d’obtenir un accès à Galileo, le système européen de géolocalisation par satellite, a été décisive dans son choix de claquer la porte du gouvernement, explique M. Gyimah. Le Royaume-Uni développera à la place son propre système de navigation par satellite.

Theresay May très fragilisée

Il est le sixième ministre à quitter ses fonctions depuis que Londres et Bruxelles ont scellé mi-novembre l’accord de sortie du Royaume-Uni de l’UE, provoquant dès lors une crise politique à Londres. Cette démission est un nouveau coup dur pour Theresa May alors que le débat à la Chambre des communes sur l’accord de Brexit doit s’ouvrir la semaine prochaine, avant un vote risqué, prévu le 11 décembre.

La Première ministre britannique avait déjà perdu mardi le soutien de l’un de ses plus proches alliés au Parlement, Michael Fallon. Mme May a en revanche reçu le soutien du ministre chargé de l’Environnement Michael Gove, l’un des principaux artisans de la campagne du « Leave » lors du référendum de 2016.

« Il m’est apparu clairement que l’accord proposé n’est pas dans l’intérêt national de la Grande-Bretagne, et que voter en faveur de cet accord est nous exposer à un fiasco », écrit Sam Gyimah dans un communiqué annonçant sa démission publiée par le Telegraph.

S’il concède que l’accord de divorce n’est pas « parfait », « on ne peut pas toujours avoir ce que l’on veut », déclare-t-il au Daily Mail samedi, M. Gyimah appelle les députés conservateurs qui menacent de voter contre le texte à le soutenir, les prévenant que si l’accord de divorce était rejeté au Parlement, cela « menaçait » la sortie du Royaume-Uni de l’UE.