En dépit d’un déficit de 7,35 millions d’euros au terme de l’exercice 2017-2018, les comptes de la Fédération française de rugby (FFR) ont été approuvés à 75 % au cours d’une assemblée générale financière ordinaire, réunissant, samedi 1er décembre à Agen (Lot-et-Garonne) les dirigeants de club de tout le pays.

Ce chiffre marque la première année de plein exercice à la présidence de la FFR de Bernard Laporte. Se félicitant d’une « participation record de 2 379 voix exprimées (…), bel exemple de démocratie pour le rugby français », M. Laporte a assuré qu’il « [pouvait] garantir que les finances de la FFR sont et resteront saines et solides ».

Il a (re)justifié le montant du déficit par des « événements exceptionnels », citant la décision d’arrêter le projet de Grand Stade voulu par son prédécesseur, Pierre Camou (2,5 millions), le limogeage du sélectionneur Guy Novès et de ses adjoints (2,7 millions de provisions), l’organisation du championnat du monde des moins de 20 ans (1,3 million) et la garantie financière contractée pour la candidature victorieuse à l’organisation de la Coupe du monde 2023 (400 000 euros).

« Nécessité d’une gestion beaucoup plus rigoureuse »

La lecture faite de ces chiffres est sensiblement différente chez Florian Grill, président de la ligue régionale d’Ile-de-France et opposant déclaré de Bernard Laporte. Sur la participation au vote à l’assemblée générale financière tout d’abord, M. Grill considère que l’« on ne peut pas parler d’une énorme participation » : « Trois cents clubs sur 1 920 étaient présents, donc c’est 16 % des clubs et 26 % des voix », a-t-il rappelé.

M. Grill s’est déclaré satisfait des 25 % de votes contre les comptes affichés par la présidence : « On n’avait pas fait d’action particulière et c’était compliqué de faire venir les gens à Agen. Plein de clubs n’ont pas pu se déplacer alors qu’ils avaient l’intention de voter contre, notamment en Ile-de-France. »

Quant au déficit enregistré par la FFR, l’opposant à M. Laporte considère qu’il y a « un dérapage de 12 millions d’euros » : « On est sur une année à trois matchs à la maison », explique-t-il, faisant allusion aux matchs du Tournoi des six nations, qui permettent de faire rentrer de l’argent dans les caisses de la Fédération, « donc ça aurait dû faire 5 millions de profits, or on fait 7 millions de pertes ».

Fort des 25 % de votes contre, M. Grill considère qu’« il y a un vrai message qui est passé à la Fédé sur la nécessité d’une gestion beaucoup plus rigoureuse ».