Le siège d’Arte, à Strasbourg, en mars 2016. / FREDERICK FLORIN / AFP

Etre vus pour exister. Certains films de jeunes auteurs européens, parfois de petites pépites, restent cantonnés aux différentes sélections des festivals du septième art – Semaine de la critique du Festival de Cannes, Locarno, la Berlinale, Rotterdam, Rome ou Sundance –, sans pour autant trouver de distributeur. Pour la troisième année, Arte propose, depuis samedi 1er décembre et jusqu’au 31 décembre, son festival numérique ArteKino, afin de permettre à ces films vus par une poignée de cinéphiles, mais encore privés d’accès aux salles de cinéma, de rencontrer un public plus large.

« Nous avons, dans ces festivals, sélectionné dix films représentatifs de l’éclectisme de la nouvelle production européenne », explique Olivier Père, directeur du cinéma d’Arte France. Quatre premiers longs-métrages français, hongrois, anglais et suisse. Et six longs-métrages italien, allemand, autrichien, polonais, grec et belge. Ces films inédits seront gratuitement accessibles en dix langues, dans toute l’Europe sur le site Artekinofestival.com et sur les applis IOS et Android.

Seuls 5 000 visonnages par film

Attention, premiers arrivés, premiers servis. Seuls 5 000 visonnages par film (soit 50 000 au total) sont proposés aux internautes, qui pourront voter pour le Prix du public ArteKino. Petite consolation, à partir de janvier 2019, ArteKino diffusera, cette fois sans quota de places, un film inédit par mois.

En 2017, plusieurs ont trouvé un distributeur grâce au festival. Selon Rémi Burah directeur général délégué d’Arte France Cinéma, cette initiative s’effectue en dehors des obligations de la chaîne européenne, qui diffuse déjà, dans l’Hexagone, le plus grand nombre de longs-métrages par an (433 en 2017, dont 189 films européens) et en coproduit 25 par an.

Cette initiative d’Arte vise à mieux faire connaître les films européens dans le Vieux Continent. Leur part de marché s’élevait, en moyenne, en 2017, à 27,5 % selon l’Observatoire européen de l’audiovisuel, qui soulignait d’importantes disparités, selon les pays.