Les représentants du collectif « gilets jaunes libres », qui ont appelé dimanche à une « sortie de crise », n’iront pas discuter à Matignon mardi, notamment pour des « raisons de sécurité », ont annoncé, lundi 3 décembre, deux de ses membres à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information du Monde.

« Nous n’irons pas pour trois raisons, a expliqué au Monde Benjamin Cauchy, l’un des signataires de la tribune appelant à renouer le dialogue avec le gouvernement dans Le Journal du dimanche. D’abord, nous avions demandé un geste fort avant d’y aller : le gel des hausses des taxes sur les carburants. Nous ne l’obtiendrons pas. Ensuite, nous ne souhaitons pas être des marionnettes d’hommes politiques qui vont nous faire encore de la pédagogie. Et c’est ce qu’annoncent tous les éléments de langage des députés LRM entendus dans les médias depuis ce matin. »

« Enfin, les membres de notre délégation sont victimes de menaces sur les réseaux sociaux », a ajouté le « gilet jaune », originaire d’Occitanie. « Certains ont prévu de faire un cordon autour de Matignon pour nous empêcher d’y aller. Ce n’est pas tolérable. »

Menaces et intimidations

Une autre de ces signataires, membre bretonne de la dizaine de « gilets jaunes » de ce collectif, Jacline Mouraud, a également déclaré à l’AFP qu’elle ne se rendrait pas à Matignon car elle avait reçu « trop de menaces » après la parution de cette tribune.

« Tous les signataires de la tribune du JDD ont reçu des menaces et intimidations qui ne garantissent pas leur sécurité. Certains “gilets jaunes” ont fait savoir qu’ils les empêcheraient d’y aller », a confirmé M. Cauchy.

L’exécutif avait annoncé ce week-end un cycle de consultations lundi et mardi à Matignon avec les représentants des partis politiques et des « gilets jaunes » pour tenter de dénouer la crise née de la contestation par ces derniers de la hausse des taxes sur le carburant.