Des ambulances bloquent le trafic près de l’Assemblée nationale, à Paris, le 3 décembre 2018. / GONZALO FUENTES / REUTERS

Toutes sirène hurlantes, des ambulances étaient stationnées lundi 3 décembre au matin sur le pont de la Concorde, devant l’Assemblée nationale, d’autres bloquaient complètement l’accès à la place depuis la rue de Rivoli… Au moins une centaine d’ambulanciers manifestent à Paris pour réclamer la suspension d’une réforme du financement des transports sanitaires.

Depuis une dizaine de jours, des réunions ont lieu un peu partout en France, à l’initiative de la toute jeune Association pour la défense des transporteurs sanitaires (ADTS), pour préparer le rassemblement.

Les grands groupes favorisés

Cette réforme menace, selon les manifestants, les petites et moyennes entreprises du secteur. En ligne de mire : l’article 80 du projet de budget de la Sécurité sociale 2017, entré en vigueur le 1er octobre 2018. Cette mesure a renversé les règles des transports entre établissements de santé. Désormais, hôpitaux et cliniques choisissent leurs ambulances par appel d’offres, à la place des patients, et en assument directement le coût.

Depuis, la filiale de la SNCF « Keolis a acheté deux sociétés », s’indigne Hakim, propriétaire d’une société d’ambulances des Hauts-de-Seine interrogé par l’Agence France-Presse (AFP). « Plusieurs artisans ont acheté des structures, des autorisations de mise en service jusqu’à 200 000 euros, ils vont tout perdre », dit-il, dénonçant « l’“ubérisation” du travail et la fermeture des petites structures ». « Les grands groupes veulent casser les prix », abonde Annie, qui exerce à Paris.

Le 5 novembre, 700 à 1 200 véhicules sanitaires avaient bloqué le périphérique parisien pendant près de trente-six heures, provoquant des centaines de kilomètres de bouchons. Comme pour la manifestation précédente, les fédérations représentatives du secteur n’ont pas appelé à manifester.