LES CHOIX DE LA MATINALE

Un peu d’humour et de fantaisie ne nuisent pas en ces temps troublés, et c’est avec bonheur que l’on retrouve La Fabuleuse Mme Maisel, et que l’on découvre le quotidien d’une jeune interne dans un hôpital psychiatrique, confrontée à des situations délirantes. A noter par ailleurs, les quatrièmes Rencontres nationales du Havre, qui se tiennent vendredi et samedi, sur le thème des séries et de la justice.

« La Fabuleuse Mme Maisel » : une parenthèse de féerie et d’humour

The Marvelous Mrs. Maisel - Official Trailer | Prime Video
Durée : 02:20

« L’une des choses que j’aime le plus, à propos de cette série, c’est qu’elle parle d’une femme qui retrouve sa voix », a précisé l’actrice américaine Rachel Brosnahan en recevant, en septembre, un Emmy Award pour sa performance dans La Fabuleuse Mme Maisel (The Marvelous Mrs. Maisel), que diffuse Amazon Prime.

Il y a même beaucoup d’Une étoile est née, dans cette merveilleuse comédie qui voit une jeune femme, heureuse dans sa cage dorée, dans les années 1950, découvrir soudain qu’elle a un formidable talent comique ; ou, plus précisément, un don d’improvisation qui la verra s’inscrire à des seule-en-scène dans des petits clubs new-yorkais de Greenwich Village où ne se produisent habituellement que des hommes.

The Marvelous Mrs. Maisel Season 2 - Official Trailer | Prime Video
Durée : 02:05

Costumes, musique, diversité des personnages, jeu des comédiens, tout concourt à faire de cette série une parenthèse enchantée et enchanteresse ; jusqu’à la préciosité stylisée de la mise en scène, qui se joue avec un formidable bonheur des poncifs de la comédie musicale et des clichés de la comédie romantique… tout en préservant leur charme suranné.

Plus encore que la première, la saison 2 résonne, qui plus est, avec les préoccupations des temps actuels ; ce qui n’est pas la moindre de ses qualités.

« The Marvelous Mrs. Maisel », saison 2, série créée par Amy Sherman-Palladino (Etats-Unis, 2018, 10 x 60 minutes). Sur Amazon Prime Vidéo à partir du mercredi 5 décembre.

« HP » : une douce folie sur un fond de poésie

HP, une série dans le quotidien d'un hôpital psychiatrique
Durée : 02:14

Outre l’excellente série médicale de Thomas Lilti, Hippocrate, diffusée actuellement sur Canal+, les amateurs du genre devraient apprécier la série HP, que la plate-forme OCS diffusera à partir de jeudi. On y suit les premiers pas de Sheila, lors de son stage d’internat dans un hôpital psychiatrique.

Un HP en sous-effectif ; un co-interne, Jimmy, dont on se demande s’il n’aurait pas lui-même besoin d’un traitement ; une première visite auprès d’un patient, le King, qui la veut genou à terre pour l’adouber ; une première patiente qui se prend pour Beyoncé : la jeune femme se voit vite contrainte de plonger dans le feu de l’action, et invitée à entrer dans le délire des patients plutôt qu’à consulter son DSM (le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, bible de l’étudiant en psychiatrie).

Aussi peu angoissante qu’Hippocrate se montre crue, HP mise sur un fond de poésie et d’humour pour nous lier à ses personnages, soignants ou soignés, tous aussi intrigants et curieux les uns que les autres. Hormis un épisode 2 qui ne sait pas mettre fin à son intrigue, voici une belle bulle de fantaisie, de tendresse, qui fait sens au travers de ses délires.

« HP », série créée par Sarah Santamaria-Mertens et Angela Soupe. Avec Tiphaine Daviot, Raphaël Quenard, Marie Matheron, Wim Willaert (France, 2018, 10 x 22 minutes). Sur OCS Max, à partir du jeudi 6 décembre à 20 h 40, et sur OCS Go à la demande.

Festival au Havre : les séries et la justice

Engrenages, Nouvelle Enquête - Bande-Annonce CANAL+ [HD]
Durée : 01:31

Sont organisées et ouvertes au public, les vendredi 7 et samedi 8 décembre, les quatrièmes Rencontres nationales du Havre (Seine-Maritime) sur les séries et la justice. Ayant pour thème, cette année, la loi et la justice, tant du point de vue de ceux qui les incarnent que de ceux qui les défient.

Ces deux journées de réflexion, de projections et de rencontres permettront notamment de différencier les Français, qui produisent peu de séries judiciaires, des Anglo-Saxons, férus du genre. Pourront être évoquées, lors d’interventions de spécialistes, des séries aussi différentes que The Good Wife, Ally McBeal ou Engrenages.

« Parrainée » – si l’on peut user de ce terme pour un ancien magistrat – par Gilbert Thiel, consultant juridique pour Engrenages, cette manifestation permettra au grand public d’échanger avec l’équipe de l’excellente série britannique Apple Tree Yard ou avec l’universitaire Barbara Villez, connue pour son ouvrage Séries télé. Visions de la justice (PUF, 2005). Le public pourra aussi assister à un débat, autour de la figure du tueur en série, entre la scénariste Virginie Brac (Engrenages, Les Beaux Mecs, Insoupçonnable) et le psychiatre expert auprès des tribunaux Daniel Zagury, auteur de La Barbarie des hommes ordinaires (Plon, 2018).

4es Rencontres nationales du Havre : les séries et la justice