La directrice de la CIA, Gina Haspel, lors de sa préstation de serment au Capitole, à Washington, le 9 mai. / AARON P. BERNSTEIN / REUTERS

La directrice de la CIA (Central Intelligence Agency) Gina Haspel va être entendue mardi 4 décembre par des parlementaires sur ce que sait l’agence de renseignement concernant le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Le républicain Bob Corker, chef de la puissante commission des affaires étrangères, n’a pas voulu entrer dans les détails de cette réunion, lundi, précisant simplement qu’elle aurait lieu à 11 heures au Sénat et que seul « un petit groupe » de parlementaires y participerait.

Mme Haspel n’avait pas répondu à l’invitation des sénateurs, qui avaient entendu à huis clos, le 28 novembre, les ministres de la défense Jim Mattis et des affaires étrangères Mike Pompeo sur les informations dont dispose l’administration Trump au sujet de cet assassinat, début octobre, au consulat saoudien à Istanbul.

L’absence de la cheffe de la CIA avait outré de nombreux sénateurs, y compris au sein des rangs républicains. Journaliste critique de Riyad, Jamal Khashoggi vivait depuis 2017 aux Etats-Unis, où il collaborait pour le Washington Post.

Degré de certitude « moyen à élevé »

Mike Pompeo avait affirmé devant les sénateurs que le rapport de la CIA ne contenait « aucun élément direct liant le prince héritier à l’ordre de tuer Jamal Khashoggi ». Pourtant, selon plusieurs médias américains, l’agence de renseignement estime que l’assassinat a été commandité par Mohammed Ben Salman, surnommé « MBS ».

Elle aurait comme preuve un échange de messages avec un proche conseiller supervisant l’opération, Saoud Al-Qahtani, dans les heures précédant et suivant le meurtre. Son rapport conclut, avec un degré de certitude « moyen à élevé », que « MBS » « ciblait personnellement » M. Khashoggi et qu’il a « probablement ordonné sa mort ».

Les fuites dans la presse auraient provoqué la colère de la patronne de la CIA, alors que la Maison Blanche est accusée de vouloir épargner le prince héritier, en raison notamment des intérêts stratégiques américains au Moyen-Orient.

Donald Trump a déclaré publiquement que le service de renseignement n’avait « rien trouvé d’absolument certain ». « Il se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet événement tragique – peut-être, peut-être pas ! », a-t-il dit dans un communiqué le 20 novembre.