Les proches des 43 disparus d’Ayotzinapa brandissant les photos de ces derniers, à Mexico City, le 3 décembre. / CHRISTIAN PALMA / AP

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador (surnommé « AMLO ») a annoncé lundi 3 décembre la mise en place d’une commission d’enquête sur la disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa, en 2014, dans le sud du pays. AMLO a promis une rupture avec le passé sur cette affaire qui avait entaché le mandat de son prédécesseur Enrique Peña Nieto et déclenché un scandale international.

« Avec la signature de cet accord, nous débutons le processus de recherche (...) C’était notre engagement et nous tenons parole, a déclaré le chef de l’Etat qui a pris ses fonction le 1er décembre. J’espère que nous connaîtrons rapidement la vérité, que la justice se fasse et que cela devienne un exemple pour que plus jamais ne se violent les droits de l’homme dans notre pays. »

La nouvelle commission sera formé au cours des trente prochains jours et intégrera les parents des étudiants, des membres du gouvernement, des experts et techniciens. « Tout le gouvernement va aider et je vous assure qu’il n’y aura pas d’impunité, ni dans ce cas si triste ni dans aucun autre », a promis M. Lopez Obrador. « Nous n’avons plus confiance en personne, mais nous avons un peu d’espoir que vous soyez davantage humain », lui a dit Maria Martinez, mère d’un des étudiants disparus.

Guerreros unidos

Cette annonce est intervenue quelques heures après une conférence de presse matinale de AMLO, qui sera désormais un rendez-vous quotidien pour informer la presse et les Mexicains sur les dossiers en cours.

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, des étudiants de l’école normale rurale d’Ayotzinapa, qui s’étaient emparés de cinq autobus pour aller manifester à Mexico, avaient été attaqués par des officiers de la police municipale d’Iguala, sur ordre du maire.

Selon les autorités, les policiers les auraient ensuite livrés au cartel des Guerreros unidos, qui les aurait confondus avec un cartel rival et les aurait tués, avant d’incinérer leurs corps dans une décharge. Mais des experts indépendants de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) ont contesté cette version dans un rapport publié en 2015.