« Le risque de la France, c’est l’Italie plus la violence. » Interrogé sur la possibilité de transformation du mouvement des « gilets jaunes » en une force politique antisystème tel que le Mouvement 5 Etoiles en Italie, le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin met en garde contre « le risque de désunion nationale » et un scénario à l’italienne, dans un entretien au Figaro à paraître vendredi 7 décembre.

« Nous devons écouter le peuple et nous n’avons pas d’autre choix que de poursuivre les réformes pour continuer à transformer notre pays, afin de préserver notre modèle social », estime-t-il, jugeant le « moment difficile pour le gouvernement et la démocratie ». Selon lui, cette crise est le « fruit de trente ans d’inégalités territoriales et sociales », elle ne traduit « pas seulement un ras-le-bol fiscal » mais elle est aussi « identitaire ».

« Les Français se demandent quel est le rôle de l’Europe, (…) ils se posent la question de l’avenir de nos enfants, s’interrogent sur la place des religions et notamment de l’islam. »

« Cela fait longtemps que le pays est au bord de la rupture », poursuit-il, « le président est très conscient de la situation » et il parlera, « quand il le jugera bon ».

Darmanin appelle l’exécutif à plus d’humilité

« Mais quelle est l’alternative à Emmanuel Macron ? Marion Maréchal ou Jean-Luc Mélenchon ? Si nous ne sommes pas tous responsables, le risque de désunion nationale est très important », s’alarme M. Darmanin, qui appelle à aider Emmanuel Macron « à réussir pour le bien de notre peuple ».

Néanmoins, « la majorité et le gouvernement gagneraient à être plus humbles », concède-t-il, tout en appelant l’opposition « à être plus responsable » notamment au nom du respect des institutions.

Concernant l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), le ministre se refuse à tirer des conclusions sur ce dispositif après six mois d’application. Estimant, en revanche, que l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) « a contribué à empêcher [l’] économie de croître » du fait de l’évasion fiscale, Gérald Darmanin se refuse « à taxer de nouveau plus le capital, qui crée le travail, pour satisfaire le ressentiment de certains ».