La joie du joueur de River Plate Javier Pinola après le second but de son équipe, le 9 décembre à Madrid. / SERGIO PEREZ / REUTERS

Une finale éternelle... qui s’est éternisée : au bout de l’attente, River Plate a renversé son rival Boca Juniors dimanche (3-1 après prolongation) pour s’adjuger sa quatrième Copa Libertadores. Et aucun incident n’a terni cette rencontre aseptisée, organisée à Madrid après des violences en Argentine.

Un mois après des pluies diluviennes ayant perturbé la finale aller (2-2), deux semaines après des débordements et le report de la finale retour, le « superclasico » de Buenos Aires a fini par trouver son dénouement au stade Santiago-Bernabeu: en prolongation, le Colombien Juan Fernando Quintero (109e) et Pity Martinez (120e+2) ont sacré River, alors que Boca jouait en infériorité numérique après l’exclusion de Wilmar Barrios (91e).

Quatrième sacre pour River

Ce dénouement sportif met un terme à un long feuilleton qui a durablement entaché l’image de l’Argentine, apparue incapable d’organiser sur son sol la « finale du siècle » entre les deux clubs les plus populaires du pays. En attendant de disputer le Mondial des clubs (12-22 décembre) et peut-être d’y croiser le Real Madrid, River Plate pouvait savourer cette quatrième couronne continentale qui le rapproche de son voisin et rival de Boca (6 titres). Et la fête s’annonçait délirante à Buenos Aires comme sur la Puerta del Sol, grande place du centre de Madrid.

Habitué à plus de pondération, le vénérable stade Bernabeu a retenti dimanche d’une ferveur bouillonnante et bon enfant, entre tambours, chants, confettis et ballons de baudruche multicolores. Rien n’est venu gâcher la fête, même si l’enceinte de 81 000 places sonnait un peu creux en raison du prix élevé des places et des vols transatlantiques : seulement 62 200 spectateurs étaient présents.

Loin de la ferveur argentine

Parmi eux, des grands noms de la planète foot : l’entraîneur de l’Atlético Madrid Diego Simeone, le milieu offensif colombien James Rodriguez... mais aussi et surtout l’astre argentin Lionel Messi, venu de Barcelone, et l’attaquant français Antoine Griezmann, revêtu d’un maillot de Boca et qui s’est pris au jeu du « superclasico ».

Le spectacle n’a pas été toujours à la hauteur de l’effervescence suscitée par la rencontre. Beaucoup de fautes, de tacles, de heurts, de dégagements à l’emporte-pièce, de contrôles approximatifs... Seuls les buts, signés Dario Benedetto (44e) pour Boca puis Lucas Pratto (68e) pour River ont fait rugir les supporters, jusqu’à la frappe limpide de l’ancien Rennais Quintero, entrée avec l’aide de la transversale (109e). Puis Martinez (120e+2) a scellé le score en contre alors que le gardien de Boca était monté.

Ces moments de joie pure ont peut-être été les seuls dignes de la ferveur d’un superclasico : voilà le principal regret à avoir dans cette soirée trop lisse pour être digne des fervents supporters argentins, attristés d’avoir été dépossédé de « leur » match.