Le train a regagné du terrain en France en 2017 par rapport aux autres modes de transport. Il représente désormais 10 % du trafic intérieur de voyageurs, interrompant une baisse observée depuis 2011, selon des données publiées mardi 11 décembre par l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer).

C’est « une bonne nouvelle », pour son président, Bernard Roman, « dans un contexte économique en amélioration et plus porteur pour le développement de la mobilité en général ».

TGV nationaux en tête

L’an dernier, « tous les services ferroviaires ont vu leur fréquentation progresser, avec les TGV domestiques en tête (+ 9,7 %), puis les services internationaux (+ 6,8 %), les TER (+ 5 %), les Intercités (+ 3,3 %) et enfin les Transiliens (+ 1,7 %) », a-t-il détaillé. La progression atteint 7 % au total, alors que le transport de voyageurs, tous modes confondus, a augmenté de seulement 1 % (+ 4 % pour l’aérien, + 0,4 % pour la voiture).

Plusieurs raisons expliquent ce rebond, selon M. Roman : la mise en service en juillet 2017 des nouvelles lignes à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux et Le Mans-Rennes, le développement de l’offre de grande vitesse à bas coûts Ouigo, le lancement des abonnements « TGV Max » pour les jeunes...

Il a souligné que les bons chiffres de 2017 étaient aussi liés à une baisse « des perturbations liées aux mouvements sociaux » l’an dernier. « Les résultats seront différents pour 2018 », a-t-il prévenu, l’année ayant été marquée par une longue grève contre la réforme de la SNCF.

Le président de l’Autorité de régulation a également relevé que « la reconquête de la fréquentation s’est effectuée au prix d’un effort sur les tarifs ». La recette commerciale perçue par passager-km, qui s’établit à 9,1 centimes en moyenne en 2017, est restée stable par rapport à 2016 et a baissé de 5 % par rapport à 2015.

13 % des trains en retard

Concernant la qualité de service, l’Arafer note que 4 % des trains de voyageurs programmés ont été supprimés pendant l’année 2017, dont 2,6 % « en dernière minute ». Le taux de retard de plus de cinq minutes a atteint en moyenne 13 %, avec de grandes disparités selon les types de liaison. Ainsi 12 % des TER et 11 % des Transiliens ont connu de tels retards. Mais pour les trains de banlieue parisienne, le taux passe à 17 % aux heures de pointe... Sur les services longue distance, ces retards sont nettement plus fréquents. Ils concernent 24 % des TGV intérieurs et 25 % des Intercités et des liaisons internationales.

Le bilan annuel fait par ailleurs état d’une légère extension du réseau ferré français, avec 28 710 km de lignes exploités à fin 2017, soit 346 km de plus en un an (+ 1,2 %), la mise en service des nouvelles LGV faisant plus que compenser la diminution des lignes classiques. L’autorité de régulation souligne que 50 % du trafic total est réalisé sur 15 % des lignes du réseau, alors que les 20 % de lignes les moins fréquentées voient passer seulement 1 % des circulations de train.

Créée en 2009, l’Arafer présentait mardi son deuxième bilan annuel du transport ferroviaire de voyageurs en France, un rendez-vous qui avait commencé l’an dernier.