Le candidat de l’opposition congolaise Martin Fayulu en campagne pour l’élection présidentielle prévue le 23 décembre, à Beni, dans l’est du pays, le 5 décembre 2018. / ALEXIS HUGUET / AFP

Deux partisans de l’opposition ont été tués mardi 11 décembre en République démocratique du Congo (RDC) dans des violences pré-électorales avec la police à Lubumbashi, à douze jours de l’élection présidentielle prévue le 23 décembre, d’après une ONG de défense des droits de l’homme. Dans un bilan provisoire, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) parle aussi d’« un policier grièvement blessé » dans un état critique et de « 43 blessés, dont 15 par balle ».

La police fait état de onze policiers et deux civils blessés dans des heurts avec des partisans du candidat d’opposition Martin Fayulu, en campagne ce mardi à Lubumbashi. La coalition Lamuka, qui soutient M. Fayulu, fait état de cinq à six morts.

La police a tiré pour disperser plusieurs centaines de personnes avant l’arrivée du candidat pour une réunion publique, a constaté un correspondant de l’AFP. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés, selon le journaliste, mais Martin Fayulu a accusé sur Twitter la police d’avoir tiré à « balle réelle ».

Lubumbashi, fief du président sortant Joseph Kabila

Plus tôt dans la journée, des partisans de M. Fayulu avaient été dispersés à coups de gaz lacrymogène et par des jets d’eau chaude pendant qu’ils attendaient leur candidat près de l’aéroport de Lubumbashi. L’ACAJ fait état de vingt-sept opposants pro-Fayulu arrêtés et de cinq véhicules incendiés dont deux de la police. « Ils nous ont imposé un itinéraire », a déclaré sur Twitter le candidat, affirmant que cet itinéraire les avait empêchés d’« arriver sur les lieux du meeting ». « Ils nous ont dirigés vers la résidence de papa Kyungu », a-t-il ajouté, en référence au nom du chef de l’opposition locale.

Un des principaux soutiens de M. Fayulu est l’ex-gouverneur du Katanga et homme fort de Lubumbashi, Moïse Katumbi, en exil en Belgique. Lubumbashi est aussi le fief du président sortant Joseph Kabila, où son « dauphin », le candidat de la majorité Emmanuel Ramazani Shadary, avait commencé sans encombre sa campagne le 26 novembre.

Dimanche, M. Fayulu a affirmé qu’il n’avait pas pu se rendre à Kindu (nord-est) en raison d’affrontements entre ses partisans et des personnes se réclamant de la majorité. Kindu est le chef-lieu de la province du Maniema d’où est originaire le candidat du pouvoir.