« Un terroriste est sorti de son véhicule et a tiré en direction de soldats israéliens et de civils qui attendaient à un arrêt de bus », a expliqué l’armée israélienne. / AHMAD GHARABLI / AFP

Deux Israéliens ont été tués jeudi 13 décembre dans une attaque en Cisjordanie occupée, quelques heures après que les forces israéliennes ont abattu deux Palestiniens accusés d’implication dans des attaques qui ont causé la mort de trois Israéliens, dont un bébé.

« Un terroriste est sorti de son véhicule et a tiré en direction de soldats israéliens et de civils qui attendaient à un arrêt de bus », a expliqué l’armée israélienne. Les secours ont fait état d’au moins deux autres blessés dans cette attaque perpétrée non loin de la ville palestinienne de Ramallah et d’une colonie israélienne. L’assaillant a pris la fuite, a dit l’armée, qui a annoncé jeudi midi boucler Ramallah et y envoyer des renforts.

Recrudescence de violence

Ces derniers mois, la Cisjordanie, territoire occupé depuiss plus de cinquante ans par l’armée israélienne, a connu une recrudescence de violence qui a poussé des responsables israéliens à distiller les mises en garde, au moment précis où un calme précaire revenait dans et autour de la bande de Gaza, autre territoire palestinien.

Les forces israéliennes ont annoncé avoir abattu dans la nuit deux hommes impliqués dans deux attaques distinctes qui les avaient mises en état d’alerte : celle du 7 octobre qui a tué deux Israéliens à Barkan et celle du 9 décembre qui a fait sept blessés dont une femme enceinte de 21 ans à l’entrée de la colonie d’Ofra.

Au même moment, sans lien apparent avec les vastes opérations menées en Cisjordanie, deux policiers israéliens ont été blessés à l’arme blanche dans la Vieille Ville de Jérusalem-Est annexée par Israël, par un Palestinien qui a été abattu, selon la police israélienne. « Les efforts intensifs pour localiser les terroristes ayant perpétré les attaques à l’arme à feu de Barkan et du croisement d’Ofra ont porté leurs fruits », a dit l’armée dans un communiqué.

Foule accablée

Mercredi soir, les soldats israéliens ont abattu Salah Omar Barghouthi, 29 ans, impliqué selon l’armée dans l’attaque du 9 décembre au cours de laquelle un ou des individus ont ouvert le feu depuis une voiture sur des Israéliens à un arrêt de bus.

Après le transfert dans un hôpital de Jérusalem de la femme enceinte de sept mois, les médecins ont accouché prématurément son bébé pour tenter de le sauver et les Israéliens avaient guetté anxieusement les nouvelles de l’hôpital Shaare Zedek qui a annoncé mercredi la mort du petit garçon. Les proches et une foule accablée ont enterré le bébé à Jérusalem au cimetière du mont des Oliviers. Grièvement blessée, la mère est dans un état stable, selon l’hôpital.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui avait lui aussi annoncé le décès lors d’une réception avec des journalistes étrangers mercredi, avait promis que les auteurs de l’attaque seraient retrouvés.

Salah Omar Barghouthi, 29 ans, est mort dans des circonstances encore peu claires, près de Ramallah, alors qu’il tentait d’échapper aux forces israéliennes, ont dit ces dernières. Elles n’ont pas précisé s’il était le tireur ou un complice, et ont arrêté un nombre indéterminé de personnes.

Depuis dimanche, les forces israéliennes ont employé les grands moyens, allant jusqu’à procéder à des descentes dans les locaux du ministère palestinien des finances et de l’agence officielle Wafa, à Ramallah.

Dans la nuit de mercredi à jeudi et après une traque de deux mois, les forces israéliennes ont fini par localiser Achraf Naalwa, auteur selon elles d’une attaque qui a tué une femme de 28 ans et un homme de 35 ans dans la zone industrielle de Barkan (nord de la Cisjordanie) le 7 octobre.

600 000 colons israéliens

Achraf Naalwa a été abattu lors d’une tentative d’arrestation et était sur le point de perpétrer une nouvelle attaque, selon la sécurité intérieure israélienne.

Des images des lieux, dans le camp de réfugiés d’Askar à Naplouse, suggèrent une scène d’une grande violence, avec les murs de l’appartement criblés de balles et des trainées de sang dans les marches.

L’attaque du 7 octobre avait frappé les esprits israéliens parce que la zone industrielle, proche de colonies, a souvent été dépeinte par les Israéliens comme un symbole de coexistence, Israéliens et Palestiniens y travaillant côte à côte.

Entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est, plus de 600 000 colons israéliens mènent une coexistence souvent conflictuelle avec trois millions de Palestiniens. La colonisation est illégale au regard du droit international.

Après l’attaque de dimanche, M. Nétanyahou avait assuré que les assaillants cherchaient à pousser les Israéliens à partir, mais qu’il poursuivrait la colonisation. « Tant que je serai premier ministre d’Israël, pas un seul juif ne sera chassé de chez lui. Non seulement ils ne seront pas chassés de leurs maisons, mais ils en construiront de nouvelles ». Jeudi, il a félicité les forces israéliennes, assurant que « le bras d’Israël atteindra quiconque s’attaque aux citoyens d’Israël ».

Comprendre la colonisation israélienne en cinq minutes
Durée : 06:23