Peter Kim est né en Corée du Sud en 1967. Il a vécu à Marseille, Londres, Berlin et, aujourd’hui, vit à New York. Récemment, il a séjourné au Mexique, à Merida. Son exposition, qui est la première pour lui à Paris, se compose de peintures, d’aquarelles, de dessins, d’objets entourés de bandages blancs, de sculptures et d’une vidéo. Une vitrine réunit des croquis, brouillons et notes, ce qui achève de faire de l’exposition un autoportrait par fragments. Certains s’agrègent autour d’un thème récurrent : l’eau, la mer, l’embarquement, le voyage, le danger de se perdre. On pense aux migrants en fuite à travers la Méditerranée, mais ce n’est que l’une des interprétations, la plus immédiate et politique.

Il est tout aussi possible de songer aux fonctions symboliques et rituelles de l’eau dans bien des religions, que Kim évoque très légèrement ; et encore à sa place dans l’histoire des arts depuis des millénaires. L’œuvre ne précise pas, n’insiste pas, n’explique pas. Kim donne à l’image peinte ou filmée un certain degré de fluidité et de translucidité, avec peu de couleurs et encore moins de dissonances. Aussi ses œuvres semblent-elles délicatement harmonieuses au premier regard, avant que ne se révèlent les fantômes qui s’y glissent en silence.

« Sea of Humanity ». Galerie Imane Farès, 41, rue Mazarine, Paris 6e. Tél. : 01-46-33-13-13. Du mardi au samedi de 11 heures à 19 heures. Jusqu’au 16 février 2019.