Des centaines de personnes émues se sont réunies dans le centre de Strasbourg dimanche 16 décembre pour rendre hommage aux victimes, quatre jours après l’attentat qui a fait quatre morts et douze blessés. A partir de 10 h 30, une foule s’est rassemblée au pied du gigantesque sapin illuminé de la place Kléber, emblématique du marché de Noël de Strasbourg, où une petite scène a été installée.

La cérémonie, décidée et organisée par plusieurs associations de défense des droits de l’homme, avec le soutien et l’aval de la mairie et de la préfecture, s’est ouverte sur un air de violoncelle, joué par un musicien alsacien.

« On résiste, ce sont nos valeurs qu’on défend »

« Strasbourg, notre ville ouverte, capitale des droits humains, a été touchée en plein cœur par le fanatisme (…) Nous refusons tout discours de haine pour lutter contre les forces obscures », a déclaré Christine Panzer, présidente de l’association ASTU (Actions citoyennes interculturelles) et organisatrice.

Le maire de Strasbourg, Roland Ries, a estimé que « la présence samedi d’une foule extrêmement nombreuse dans les allées du marché de Noël a constitué une illustration de notre attachement à ce socle de valeurs sur lequel repose notre vivre ensemble, que nous continuerons à défendre contre tous ceux qui veulent l’attaquer ».

Laura, 55 ans, habitante de Strasbourg, est venue « pour réagir, pour dire qu’on résiste, que ce sont nos valeurs qu’on défend, des valeurs d’inclusion et pas de rejet, ni de xénophobie ». Au bout de quelques mots, sa voix se serre et des larmes lui montent aux yeux.

Plusieurs blessés encore dans un état grave

Ce rassemblement, alternant chants, musique et lectures, prévu pour durer une heure, devait se terminer par « une minute de bruit ». « Parce que le silence a pesé sur la ville pendant beaucoup de jours, un moment de bruit aussi pour marquer notre détermination à ne pas nous laisser aller, à résister, à affirmer que dans cette ville de Strasbourg les valeurs d’humanisme, de solidarité, de justice vont triompher », avait expliqué samedi à France 3 Alsace Christine Panzer.

Au milieu de la place, la statue du général Kléber a vu son socle devenir depuis plusieurs jours un mémorial improvisé empli de bougies, fleurs et messages aux victimes.

Mardi soir, Chérif Chekatt a pénétré dans le centre historique de Strasbourg, armé d’un pistolet et d’un couteau, et a attaqué des passants à plusieurs endroits, avant de parvenir à s’enfuir. Après quarante-huit heures de traque, il a été tué par des policiers jeudi soir dans une rue du quartier du Neudorf, au sud du centre-ville.

Le bilan provisoire de l’attentat est de quatre morts, une personne en état de mort cérébrale et onze blessés, dont certains encore dans un état grave.